Variole du singe : les tests remboursés à 100 %, la vaccination monte en puissance en Île-de-France avec 8 000 injections

Publié le 02/08/2022

Crédit photo : AFP

Après avis de la Haute autorité de santé (HAS), le gouvernement a décidé de rembourser à 100 % les tests de détection du virus de la variole du singe, selon un arrêté publié le 30 juillet au « Journal officiel ».

« Le développement de l'épidémie de variole du singe implique de pouvoir confirmer les cas d'infection en l'absence de tableau clinique suffisamment explicite » et les tests d'amplification des acides nucléiques (TAAN) (technique qui inclut les tests PCR) « permettent de confirmer les infections », souligne cet arrêté. « Il convient, dès lors, que ces tests de dépistage soient pris en charge par l'Assurance-maladie », poursuit le texte.

Tester en cas de doute

Le 25 juillet, la HAS avait rappelé que le diagnostic reposait d'abord sur l'examen et l'interrogatoire du patient, précisant que « la détection par test TAAN ne doit être effectuée qu'en cas de doute persistant après examen clinique » pour « confirmer ou non » l'infection.

L’autorité sanitaire précise alors que « le recours à ce type de test se limite ainsi aux "cas suspects" et "cas possibles", tels que définis par Santé publique France et n'est pas nécessaire en l'absence de symptômes ».

Manque de personnel dans les centres

En parallèle, la campagne de vaccination s’intensifie progressivement, particulièrement en Île-de-France, épicentre de l’épidémie. Vendredi 29 juillet, plus de 8 000 injections avaient été effectuées en région parisienne, soit 70 % des vaccinations réalisées en France, dont 5 000 sur la seule semaine du 25 juillet, a précisé l’agence régionale de santé.

Si elle assure - comme François Braun - qu'il n'y a « aucun problème de doses », la directrice de l’ARS, Amélie Verdier évoque des difficultés logistiques ayant pu retarder le déploiement de la campagne. Désormais, ce sont les bras qui font surtout défaut. « Les professionnels de santé ont été très éprouvés par la crise du Covid », met en avant la directrice de l'ARS.

Au cœur de Paris, dans le centre de santé sexuelle communautaire dédiée aux communautés LGBTI + « Checkpoint », du groupe SOS, on affirme ne « pas pouvoir répondre à toute la demande par manque de personnel ». « On a pu faire venir des médecins vacataires mais il est plus difficile de recruter des infirmiers », explique Sébastien Denglos, chef de service.

Le Dr Kevin Huy, généraliste à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, est venu prêter main-forte à l'équipe en place. « Je vaccinais déjà pour le Covid dans le XXe à Paris, j'ai vu dans un groupe WhatsApp qu'il y avait des besoins de main-d’œuvre pour la variole du singe », explique-t-il. Une aide bienvenue pour le centre qui redoute de ne pouvoir honorer les secondes doses dans les temps, par manque de bras.

Des nouveaux décès

Selon le dernier bilan de Santé publique France, publié le 29 juillet, 1 955 cas confirmés ont été recensés en France. Ces malades résidaient le plus fréquemment en Île-de-France (814). Dans la région, 60 à 70 nouveaux cas sont déclarés chaque jour, selon l'ARS. Ils présentent les mêmes caractéristiques qu'au niveau national : la quasi-totalité sont des hommes ayant eu des relations sexuelles avec d'autres hommes, avec un ou plusieurs partenaires.

Dans le monde, ce sont 18 000 cas de variole du singe qui ont été détectés, dont 70 % en Europe, selon l’Organisation mondiale de la santé. Depuis mai, les cinq premiers décès liés au MonkeyPox dans le monde ont été signalés en Afrique, mais la semaine dernière, l'Espagne a annoncé deux décès liés à la variole du singe, les premiers en Europe, et le Brésil un. Lundi 1er août, ce sont deux nouveaux décès hors du continent africain qui ont été annoncés : un homme de 22 ans en Inde, et un patient séropositif qui avait abandonné son traitement contre le VIH au Pérou.

Le Bureau régional de l'OMS en Europe prévoit d'ailleurs une augmentation du nombre des décès en lien avec la variole du singe, même s'il souligne que les complications sévères restent rares.

Avec AFP.

Source : lequotidiendumedecin.fr