L'Avastin aurait un bénéfice chez un petit nombre d'enfants atteints de gliome de haut grade

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Publié le 14/05/2018
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Crédit photo : Phanie

L'ajout de bévacizumab au traitement standard pourrait bénéficier à certains sous-types spécifiques de gliomes de haut grade pédiatriques, selon l'étude HERBY publiée dans « Cancer Cell ».

L'étude HERBY de phase II randomisée et multicentrique, a évalué l'intérêt du bévacizumab (Avastin) en complément du traitement standard (témozolomide et radiothérapie) chez 121 patients de moins de 18 ans (dont 27 Français), venant d'être diagnostiqués et atteints de gliomes de haut grade. Ces cancers pédiatriques pour lesquels peu de traitements existent sont relativement rares mais de mauvais pronostic.

89 tumeurs analysées

Une première analyse, prenant en compte l'ensemble de la cohorte, ne met en évidence aucun bénéfice du bévacizumab par rapport au traitement standard seul. « Ces résultats ne sont pas ceux espérés, puisque chez l'adulte, l'Avastin retarde la rechute de la maladie », commente pour « le Quotidien » le Dr Jacques Grill, oncologue à Gustave-Roussy (Villejuif) et coordinateur de cette étude internationale.

Ces résultats étaient déjà connus. Toutefois, l'analyse génomique de 89 tumeurs (parmi les 121) apporte un nouvel éclairage en soulignant la diversité génétique des tumeurs cérébrales de l'enfant. « Ce travail offre une description précise de chaque tumeur qui montre bien que le gliome de l'enfant est à distinguer de celui de l'adulte », indique le Dr Grill.

En effet, les résultats montrent un bénéfice du bévacizumab dans un petit groupe de patients : ceux qui ont des taux élevés de lymphocytes CD8+ infiltrant la tumeur présentent une meilleure survie – il s'agit des tumeurs hypermutées et des tumeurs biologiquement proches du xanthoastrocytome pléomorphe. À l'inverse, les tumeurs du sous-groupe histone 3 muté présentent les plus mauvais résultats.

La voie pour des essais thérapeutiques plus ciblés

Selon le Dr Grill, « cette étude pointe deux erreurs que nous avons faites jusqu’ici dans la prise en charge de ces maladies chez l’enfant : premièrement, vouloir traiter les gliomes de l'enfant comme ceux de l'adulte et deuxièmement, traiter toutes les tumeurs de la même façon ». Il estime par ailleurs qu'« étant donné la qualité des données apportées, cette étude riche d'enseignements sera sans nul doute un point de repère pour les travaux à venir ».

« Le gliome pédiatrique de haut grade représente un groupe divers de sous-types de tumeurs, qui, plutôt que d'être pris ensemble, pourraient être stratifiés dans de futurs essais cliniques, car seuls certains sous-groupes répondent à un traitement donné », résume pour « le Quotidien » le Pr Chris Jones, un des auteurs de l'étude.

Une Jonquille pour Curie : 525 000 euros récoltés

Grâce à sa campagne nationale « Une Jonquille pour Curie », l'Institut Curie a récolté 525 000 euros qui permettront de financer le premier centre pédiatrique intégré en France. Appelé SIREDO (pour Soins, Innovation, Recherche, en oncologie de l’Enfant, de l’aDOlescent et de l’adulte jeune), ce centre dédié aux jeunes patients de moins de 25 ans a pour ambition de favoriser le lien entre chercheurs et médecins dans le but d'optimiser la prise en charge de ces patients.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr