Le lourd bilan de pollution de l'air, selon deux rapports en marge de la Conférence mondiale sur la pollution de l’air et la santé

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Publié le 30/10/2018
pollution atmosphérique

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Crédit photo : Phanie

La première Conférence mondiale sur la pollution de l’air et la santé organisée par l'Organisation mondiale de la santé s'est ouverte ce matin, à Genève, tandis que deux rapports appuient sur l'importance de impact sanitaire de la pollution de l'air. Ainsi, le rapport de l'Agence européenne de l'environnement (AEE) sur la qualité de l'air montre que les particules fines (PM2,5) sont à l'origine de 422 000 décès prématurés en Europe en 2015 (dont 35 800 en France), alors que celui de l'OMS sur la pollution de l'air et la santé des enfants déplore le décès de 600 000 enfants en 2016 des suites d'infections aiguës des voies respiratoires inférieures dues à la pollution de l'air dans le monde.

Des limites non respectées

Le rapport de l'AEE s'appuie sur les données sur la qualité de l'air provenant de plus de 2 500 stations de surveillance en Europe en 2016. L'AEE constate que les limites fixées par l'Union européenne et l'OMS en termes de pollution atmosphérique ne sont toujours pas respectées. « La pollution atmosphérique continue de représenter un danger pour la santé humaine et l'environnement », alerte l'Agence. Les particules, le dioxyde d'azote et l'ozone troposphérique sont les substances les plus dangereuses pour la santé.

Les 422 000 décès prématurés en 2015 sont survenus dans 41 pays européens. Toutefois, si l'on remonte à 1990, « le nombre de décès prématurés dus aux PM a été réduit d’'environ un demi-million par an », souligne le rapport qui précise que « cette évolution s’'explique par la mise en œuvre des politiques européennes en matière de qualité de l'air et par la mise en place de mesures à l’'échelle nationale et locale ».

Toutefois, en 2016, près de 74 % de la population urbaine de l'Union européenne a été exposée à des concentrations de particules fines trop élevées selon l'OMS. Le dioxyde d'azote et l'ozone troposphérique ne font pas exception aux dépassements des limites annuelles en Europe.

Les enfants en première ligne

Quant à l'OMS, elle déplore que près de 93 % des enfants de moins de 15 ans à travers le monde respirent un air dangereux pour leur santé.

Les enfants, en plein développement, sont les premières cibles de la pollution atmosphérique. L'OMS observe notamment qu'« ils respirent plus rapidement que les adultes et absorbent ainsi davantage de polluants », avec des conséquences en termes de développement neurologique, sur les fonctions pulmonaires… Les effets néfastes de l'air pollué, aussi bien intérieur qu'extérieur, démarrent in utero : risques d'accouchement prématuré, bébés de faible poids de naissance, etc.

La conférence mondiale a pour objectif de réunir « des partenaires mondiaux, nationaux et locaux afin de permettre un partage des connaissances et des meilleures pratiques pour un air plus propre et une meilleure santé partout dans le monde ».


Source : lequotidiendumedecin.fr