Nombreuses voies de recherche dans la dépression

« Les programmes de recherche et développement ont évolué avec la connaissance de la physiopathologie de l’épisode dépressif caractérisé », souligne le Pr Denis David (Université Paris-Saclay). Dernièrement, l’association orale à dose fixe dextrométhorphane/bupropion a été approuvée aux États-Unis dans l’épisode dépressif caractérisé. Les agonistes du récepteur de la sérotonine de type 4 semblent être également une cible prometteuse de la prise en charge de l’anxiété généralisée. Des travaux récents ont aussi montré qu’une neuromodulation en boucle fermée, fondée sur des biomarqueurs neuronaux personnalisés, entraînait une amélioration rapide et soutenue de la dépression résistante (1). Une autre étude a montré l’efficacité d’un traitement d’appoint par minocycline, ajoutée à un antidépresseur chez des patients atteints de dépression résistante et ayant des taux élevés de CRP (2).

Par ailleurs, 80 % des patients affectés par la dépression souffrent de déficits cognitifs. « Ces symptômes persistent pendant la rémission, s’aggravent avec le temps et prédisent les rechutes », explique le Pr Étienne Sibille (Canada). Il n’existe encore aucun traitement spécifique. Des études travaux à l’augmenter des récepteurs α5-Gaba-A. Enfin, la neuro-inflammation, médiée par la microglie, joue un rôle important dans la dépression. « De nombreuses recherches sont en cours à ce niveau », indique le Pr Raphaël Gaillard (CH Sainte-Anne, Paris).

Session « Le futur des psychotropes » 

(1) Scangos KW et al. Closed-loop neuromodulation in an individual with treatment-resistant dépression Nature Medicine 2021;27:1696-1700

(2) Nettis MA et al. Augmentation therapy with minocycline in tretment-resistant dépression patients with low grade peripheral inflammation: results from a double blind randomised clinical trial. Neuropsychopharmacology 2021;46 :939-48