Plan France 2030 : le projet de psychiatrie de précision Propsy va bénéficier de 80 millions d’euros sur 5 ans

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Publié le 19/07/2022
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Crédit photo : Phanie

Le programme Propsy, vaste programme en psychiatrie de précision porté par l’Inserm et le CNRS*, va bénéficier d’un financement de 80 millions d’euros sur cinq ans. Il s'agit du seul projet médical retenu pour la deuxième vague de l’appel à projets « Programmes et équipements prioritaires de recherche » (PEPR) du plan France 2030.

Les PEPR « visent à consolider, ou à faire émerger, la structuration des communautés scientifiques françaises, sur des thématiques considérées comme prioritaires aux niveaux national ou européen, et ayant un fort impact sociétal », expliquait Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le 18 juillet à l’occasion de l’annonce des lauréats. Dans le cas de Propsy, l’ambition est de « déployer une médecine de précision en psychiatrie », poursuit-elle.

Quatre des troubles les plus invalidants sont ciblés : les troubles bipolaires, les troubles dépressifs majeurs, les schizophrénies et les troubles du spectre de l’autisme. La prise en charge de ces troubles est encore entravée par des diagnostics « parfois longs à être posés » et par le fait que le peu d’options thérapeutiques disponibles présente des effets secondaires invalidants, souligne un communiqué de l’Inserm.

Dans ce contexte, « les défis portent notamment sur les biomarqueurs de diagnostic, la compréhension des mécanismes et la thérapie », a encore détaillé la ministre, soulignant l’inclusion à la demande du ministère d’un volet sur la santé mentale des jeunes.

Une base de données de plus de 10 000 patients phénotypés

Concrètement, le financement va notamment permettre de poursuivre le travail engagé avec la cohorte longitudinale « French Minds », constituée de 3 000 patients adultes évalués sur le plan clinique, comportemental, environnemental, et à l’aide d’outils numériques, de marqueurs biologiques et d’imagerie cérébrale.

Les données générées alimenteront une base de données harmonisée multimodale de plus de 10 000 patients phénotypés. Cette base pourra appuyer le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques avec la possibilité de tests dans des sous-groupes de patients stratifiés sur des biomarqueurs.

Propsy vise aussi le développement d'une nouvelle filière biomédicale française en santé mentale, incluant laboratoires pharmaceutiques, medtech et digital, ainsi que la formation d’une nouvelle génération de scientifiques et de soignants en psychiatrie.

« Nous sommes fiers que notre programme de recherche ait été retenu par le gouvernement, confient Gilles Bloch, PDG de l’Inserm, et la Pr Marion Leboyer, directrice générale de la Fondation FondaMental, par ailleurs pilote scientifique du projet. Alors que la santé mentale s’est dégradée avec la crise sanitaire (+ 30 % de dépressions), c’est une décision extrêmement importante et porteuse d’espoir pour des millions de patients, leurs familles, et aussi des chercheurs et des soignants. »

*Propsy (Projet-programme en psychiatrie de précision) s’appuiera également sur des partenaires tels que la Fondation FondaMental, le CEA, Sorbonne Université, l’Université de Bordeaux, l’Université de Lille, l’Université de Paris et l’Université Paris Est Créteil.


Source : lequotidiendumedecin.fr