Le Conseil d’administration du Syndicat des médecins de la Seine, rappelant un mot célèbre mais toujours, hélas, d’actualité : « L’hygiène en France est une façade derrière laquelle il n’y a rien ».
Considérant que les Pouvoirs publics font voter chaque année en France des centaines de millions pour combattre les fléaux sociaux et notamment la tuberculose et les maladies vénériennes.
Mais qu’ils ne font même pas appliquer à leur égard les lois et ordonnances existantes.
Considérant qu’à ce point de vue, le centre même de Paris offre le spectacle le plus dégradant.
Que les débits de boissons y pullulent et sont, pour la plupart, de véritables bouges ; que les ivrognes titubent dans la rue sous les yeux indifférents des gardiens de la paix.
Que d’innombrables filles publiques, dont beaucoup sont à peine majeures, pratiquent à toute heure le racolage.
Qu’en plein jour les unes stationnent en groupe, dans les tenues les plus provocantes, à la porte des hôtels.
Que d’autres se livrent à leurs mimiques derrière les vitres des débits d’alcool, conjuguant ainsi les deux vices pour la propagande des maladies vénériennes et de la tuberculose.
Proteste et réclame des Pouvoirs publics les mesures de salubrité nécessaires.
En particulier :
- le respect de la loi sur l’ivresse publique (vœu déjà émis sans succès) ;
- le respect de la loi du 1er octobre 1917, dont les articles 10, 11 et 12 interdisent à tous débitants de boisson à consommer sur place d’employer ou de recevoir habituellement des femmes de débauche ;
- le respect de l’ordonnance interdisant aux filles publiques de se livrer en plein jour au racolage.
(Paris médical, 1931)
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