Santé publique

Amiante, l'Anses préconise la reconnaissance en maladie professionnelle des cancers du larynx et des ovaires

Par
Publié le 19/09/2022

Crédit photo : GARO/PHANIE

Après avoir analysé les publications sur les liens entre une exposition professionnelle à l'amiante et les cancers du larynx et des ovaires, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement (Anses) recommande « la création de tableaux de maladies professionnelles pour ces deux cancers ».

Pour l'agence, il existe une « relation causale avérée entre le risque de survenue des cancers du larynx et des ovaires et l'exposition professionnelle à l’amiante ». D'ailleurs, depuis 2012, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) considère ce lien comme établi.

Très peu connu des médecins

Pour autant, il est encore peu connu dans le monde médical, d'où l'importance de cette préconisation de reconnaissance officielle. « Lorsque nous avons auditionné des professionnels de santé dans le cadre de cette expertise, nous nous sommes aperçus que malgré sa reconnaissance par le CIRC depuis dix ans, le lien entre les cancers du larynx et des ovaires et l’exposition à l’amiante était très peu connu. L’amiante étant couramment associé aux cancers des poumons et de la plèvre, ni les médecins ni les malades ne font le lien avec d’autres cancers », explique Alexandra Papadopoulos, chargée de projet dans l’unité Évaluation des risques liés à l’air et coordinatrice de l’expertise.

Après cette recommandation de l'Anses, la décision sera désormais du côté du gouvernement de décider de la création de ces tableaux, dans les régimes général et agricole, après avis des commissions de maladies professionnelles. Une chose est certaine : cette reconnaissance officielle de maladie professionnelle facilitera certaines démarches pour les patients, comme pour les médecins. « Actuellement, il est déjà possible de faire reconnaître ces cancers en tant que maladie professionnelle, mais cela demande à la victime d’apporter la preuve du lien entre le cancer et son travail. Ces conditions sont bien plus restrictives qu’avec un tableau de maladie professionnelle », souligne Alexandra Papadopoulos.


Source : lequotidiendumedecin.fr