Autisme : le BEH explique pourquoi la prévalence augmente

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Publié le 12/03/2020
Enfant en consultation chez le médecin généraliste

Enfant en consultation chez le médecin généraliste
Crédit photo : GARO/PHANIE

Depuis une quinzaine d’années, les troubles du spectre de l’autisme (TSA) augmentent, confirme le dernier Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH). Actuellement, les diverses études malgré leur hétérogénéité font état d’une prévalence d’environ 0,8 à 1 % chez les enfants de 8 ans. Les registres français de Haute Garonne et celui de l’Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie rejoignent ces estimations.

Evulotion de la définition, des critères diagnostiques...

Les spécialistes s’accordent à reconnaître que les TSA progressent en raison de l’évolution de la définition et des critères diagnostiques, une sous-estimation antérieure de l’autisme, une meilleure détection et une approche épidémiologique plus rationnelle. Depuis avril 2018, « la stratégie nationale vise à systématiser le repérage et accélérer l’accès au diagnostic, par l’organisation d’un parcours d’intervention précoce, ainsi qu’une très forte structuration de l’ensemble des institutions en charge du diagnostic et de l’accompagnement des enfants », précise le BEH.

Rappelons que le rôle du généraliste est d’orienter un enfant ayant des troubles du développement suspects d’autisme vers un centre de ressources autisme (CRA) pour agir tout de suite et ne pas laisser les parents dans l’errance diagnostique. D’autant que l’autisme a évolué dans sa définition clinique pour rejoindre un groupe un peu plus large, les troubles du spectre autistique. Ils sont considérés comme des troubles du neuro-développement caractérisés par un déficit de la communication, des interactions sociales, ainsi que par des comportements ou des intérêts restreints et répétitifs. Corollaire : ils sont difficiles à diagnostiquer tant les expressions sont polymorphes.

L'importance d'analyser les comorbidités

Le BEH ajoute qu'en cas de trouble autistique, il est important de repérer les comorbidités, l’environnement (médicaments, infections, pollution) et les conditions de vie pour en suivre la trajectoire, comme le fait la cohorte Elena. « Fait majeur, on constate au cours de la période étudiée une diminution significative de la proportion d’enfants présentant un retard dans le développement intellectuel associé aux diagnostics de TSA », écrit Claire Compagnon (Déléguée interministérielle Autisme et Troubles du neuro-développement). Même tendance pour l’épilepsie associée aux TSA. À côté de cela, il existe des comorbidités, comme des déficiences sensorielles auditives ou visuelles, ou encore des paralysies cérébrales.

À n’en pas douter, la démarche volontariste de santé publique, le travail en réseau et les bases épidémiologiques permettront de mieux définir les accompagnements et les pratiques professionnelles et mieux calibrer la réponse aux besoins.


Source : lequotidiendumedecin.fr