Les inquiétudes de ces dernières semaines se confirment. La grippe est plus sévère que la moyenne cette année aux Etats-Unis qui se trouvent actuellement au milieu de la saison de la grippe. A ce jour, on y dénombre 26 décès d'enfants et un taux d'hospitalisation élevé chez les personnes plus âgées, plus vulnérables, ont indiqué vendredi les autorités sanitaires. "Jusqu'à présent cette saison de la grippe est particulièrement mauvaise surtout pour les personnes de plus de 65 ans et celles dont la santé est déjà fragile", a affirmé le directeur des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Tom Frieden. Le taux d'hospitalisation chez les plus de 65 ans a fortement augmenté, passant de 52 pour 100.000 la semaine dernière à 92 pour 100.000 cette semaine, a-t-il précisé. Il a attribué cette sévérité des symptômes grippaux au fait que la souche virale dominante cette année est H3N2, qui est particulièrement virulente.
De plus, autre confirmation : une mutation d'une partie de ce virus rend le vaccin anti-grippe probablement moins efficace. Les deux tiers des virus H3N2 analysés cette saison sont différents des souches utilisées dans le vaccin, a expliqué le dr Frieden, ce qui réduit la protection. La souche H3N2 était la plus abondante durant les saisons 2012-2013, 2007-2008 et 2003-2004, toutes marquées par la plus forte mortalité de ces dix dernières années, selon les CDC.
"Malgré cette moindre protection du vaccin, cette année (...) nous continuons à recommander au public de se faire vacciner", a insisté le Dr Frieden."Une vaccination peut malgré cela conférer une certaine protection et le vaccin contient aussi d'autres souches de la grippe", a-t-il fait valoir. Il a aussi fortement recommandé aux médecins de prescrire des antiviraux, comme le tamiflu, même si les personnes sont vaccinées, d'autant plus que le vaccin est moins efficace cette année. "Les médecins n'utilisent pas ces antiviraux comme recommandé. Ils les prescrivent à moins d'un malade sur cinq non hospitalisé qui en ont besoin", a déploré le patron des CDC.
En France, le dernier bulletin de l’INVS confirmait lui aussi qu’une large majorité des cas relevait de virus de type A, avec en ville la moitié des cas appartenant au virus H3N2. L’INVS observe que les deux sous types recensés diffère de la souche vaccinale. Pour autant, l’INVS est moins affirmative que les CDC sur les conséquences épidémiologiques. Son communiqué ne mentionne pas de pics d’hospitalisation ou de décès et ne se prononce pas sur l’efficacité du vaccin cette saison: "l’analyse française qui rejoint globalement les conclusions européennes repose sur un vingtaine de virus et est amenée à évoluer. Il n’est pas possible à ce jour d’estimer l’impact de ces changements sur l’efficacité du vaccin."
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