Avant et pendant la grossesse, les rétinoïdes par voie cutanée sont désormais contre-indiqués

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Publié le 26/10/2018
acné

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La prévention contre l’effet tératogène des rétinoïdes par voie orale fait depuis plusieurs années en France l’objet de campagnes d’information, de restriction de prescription et de protocoles d’accord de soins. La grossesse étant une contre-indication absolue, les femmes en âge de procréer représentent une population qui doit bénéficier d’une contraception efficace pour pouvoir être traitées par rétinoïdes par voie orale.

Dans un point d’information destiné aux professionnels de santé, l’ANSM contre-indique désormais les traitements par voie cutanée à base de rétinoïdes (trétinoïne, isotrétinoïne, adapalène, tazarotène) chez la femme enceinte ou planifiant une grossesse. Ces produits étant principalement utilisés dans le traitement de l’acné.

Les médicaments commercialisés en France contenant un rétinoïde administrable par voie cutanée sont :

• Trétinoïne : Zanea, Érylik, Retacnyl, Effederm, Kétrel, Locacid

• Isotrétinoïne : Antibiotrex, Roaccutane

• Adapalène : Différine, Epiduo, génériques d'adapalène

• Tazarotène : Zorac

Le risque de passage dans la circulation sanguine

Afin d’harmoniser l’information sur les risques de l’ensemble des rétinoïdes, lorsqu’ils sont administrés par voies cutanée ou orale, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a conduit un travail de réévaluation de leur rapport bénéfice/risque et a publié ses conclusions en juin 2018.

En effet, bien qu’un passage dans la circulation sanguine des rétinoïdes à travers la peau semble négligeable dans les conditions habituelles de traitement, il ne peut être totalement exclu. Ainsi, prenant en compte qu’il n’existe pas de besoin absolu pour un traitement rétinoïde par voie cutanée, il a été décidé de contre-indiquer leur utilisation chez la femme enceinte ou planifiant une grossesse.

Par ailleurs, la réévaluation de la sécurité d’emploi des rétinoïdes oraux a conduit à quelques modifications des conditions d’emploi de ces médicaments par rapport aux mesures déjà mises en place en France. De nouveaux outils visant à réduire ces risques sont en cours d’élaboration. Un courrier informera les professionnels de santé de la mise à disposition de ces documents, prévue en début d’année 2019.


Source : lequotidiendumedecin.fr