Bioéthique : la PMA monopolise le débat mais intéresse peu les Français

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Publié le 29/05/2018
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Crédit photo : ZEPHYR/SPL/PHANIE

Le président du Comité consultatif national d’éthique, le Pr Jean-François Delfraissy était présent ce mardi matin aux Contrepoints de la santé, à Paris, pour débattre avec le Dr Emanuel Loeb, président de l’Intersyndicat national des chefs de clinique et assistants (Isncca). Il a indiqué que le CCNE travaillait à synthétiser ce qu’il a lu, vu et entendu, notamment lors des États Généraux de la Bioéthique mais que le délai était un « peu court » pour rendre le rapport attendu en juillet, il devrait donc l’être en septembre.

La fin de vie, préoccupation numéro 1

Dans le cadre de cette conférence un sondage avait été réalisé par BVA sur les sujets de bioéthique qui intéressent les Français. Trois sujets les préoccupent particulièrement : la fin de vie, la santé et l’environnement, et le don et la transplantation d’organes. En revanche les questions de procréation et d’intelligence artificielle sont les moins citées.

Ces réponses tranchent avec le bilan des contributions aux États Généraux de la Bioéthique. En effet, si la fin de vie apparaissait en bonne place dans les chiffres présentés par le CCNE, représentant 24 % des contributions, le débat est apparu monopolisé par les questions de procréation qui constituent 45 % des contributions. À l’inverse, le sondage montre que les Français sont préoccupés par la santé environnementale. Or, seulement 3 % des contributions des États Généraux en traitaient. Même constat pour les débats en région dont un quart était consacré à la procréation et un autre quart aux « examens génétiques et médecine génomique ».

Pour le Pr Delfraissy, la réflexion des Français sur la fin de vie est « un élément très fort qui ressort des États Généraux ». Et le sondage de ce matin montre que 69 % veulent être libres de gérer leur fin de vie. Trois points ressortent des États Généraux sur ce thème selon le Pr Delfraissy : la fin de vie n’est pas gérée de façon optimale en France, il faut améliorer la prise en charge dans les Ehpad (et les relations des Ehpad avec les Urgences). Enfin, la loi Claeys-Leonetti n’est ni connue ni appliquée. Mais même au cœur des débats, la fin de vie ne fera pas partie des lois de bioéthique qui doivent être révisées avant la fin de l’année. Elle fera l’objet d’une loi à part.


Source : lequotidiendumedecin.fr