Cancer du côlon : jour J pour le nouveau test de dépistage

Publié le 06/05/2015
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a présenté ce matin le nouveau test de dépistage du cancer colorectal. Véritable avancée dans la mobilisation contre le 2e cancer le plus meurtrier avec plus de 17 500 décès par an, le nouveau dispositif est plus fiable, plus simple et plus performant.

Crédit photo : DR

Le nouveau test immunologique de dépistage du cancer du côlon, l'OC-Sensor, qu’a présenté ce matin le ministre de la Santé est mis à disposition auprès des généralistes, dans le cadre du dépistage organisé.

Il repose sur la détection de la présence d’hémoglobine humaine dans les selles grâce à l’utilisation d’anticorps. Il a une sensibilité supérieure au précédent test au gaïac et permet une meilleure détection des cancers et des lésions précancéreuses. Grâce à sa sensibilité élevée, il détecte en effet 2 fois plus de cancers et 2,5 fois plus d’adénomes avancés. Le test, en outre, ne peut pas être rendu positif par l’hémoglobine animale issue de l'alimentation. Enfin, sa lecture automatisée garantit une meilleure fiabilité. (limitation du nombre de faux positifs). Il est également plus pratique d’utilisation car il ne nécessite plus qu'un seul prélèvement de selles contre six précédemment. L’ergonomie du test est aussi mieux étudiée, ce qui est susceptible d’améliorer son acceptabilité par la population.

 

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La mise en place de ce test est très attendue par les professionnels de santé et doit permettre une meilleure participation de la population au dépistage organisé du cancer du colon. Aujourd’hui, le taux de participation ne dépasse pas 31 %. En cause : des difficultés à communiquer sur ce cancer et l’implication encore insuffisante des médecins généralistes, les meilleurs vecteurs de ce dépistage. L’ensemble des études montre en effet qu’un test remis par le MG est réalisé dans 90% des cas, alors que ce taux est beaucoup plus faible si le test arrive au patient par la poste. La mise à disposition du nouveau test immunologique doit donc relancer la dynamique du dépistage, afin d’atteindre au moins 40 % de participation (les recommandations de la Commission européenne visent 60 %).

Le praticien peut se procurer le test de deux façons : soit par l’intermédiaire du site professionnel Ameli, soit comme auparavant, auprès de la structure départementale en charge du dépistage.


Dr Alain Dorra

Source : lequotidiendumedecin.fr