Si « Le Généraliste » était paru en 1912

Comment Henri III soignait sa « grosse vérolle »

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Publié le 24/03/2016
Histoire

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Nous ne conterons pas comment nous sommes parvenus à découvrir cette curieuse observation dans un recueil disparate où elle se trouvait perdue. Disons seulement que nous avions noté, jadis, cette indication qu’Henri III s’était traité de la vérole avec de la décoction de bardane.

Partant de cette vague donnée, il ne nous restait plus qu’à découvrir l’ouvrage dans lequel est relatée cette observation : Henri III, Roy de France, atteint de la grosse verolle (sic) n’en pût pas être guéri par ses médecins ordinaires : il fut averti que Pena était pour lors à Paris où il pratiquoit la médecine et qu’il y guérissoit plusieurs vérolez par un remède particulier qu’il avoit appris d’un certain Turc.. Il le fit appeler et il en fut guéri. Or tel étoit son remède : racine de bardane coupée en tranches huit onces, du vin blanc, et de l’eau de fontaine, de chacun deux livres ; le tout bouillira à la réduction de la moitié, ajoutant sur la fin, du séné mondé une once ou une once et demie, selon la disposition du malade.

Ayant coulé la décoction, il faut en prendre demi livre, en provoquant les sueurs avec des gros cailloux chauds envelopez de linges ; l’un desquels sera appliqué à la plante des pieds, deux aux jambes proche le péroné ; deux aux cuisses, proche le milieu à la partie externe et deux proches les épaules, en bien couvrant le malade. Les sueurs en sont copieusement provoquées durant une heure et demi ; et, sur le soir, le malade va deux ou trois fois à la selle. L’on se servoit de ce remède après les remèdes universels, pendant l’espace de 15 ou 20 jours ; et, cependant, il usoit pour la boisson ordinaire d’une décoction de squine, ou de salse-pareille, avec le régime de vivre accoutumé à ceux qui observent la diète. Après l’usage de ces remèdes, il prenoit tous les matins la décoction de la bardane sans séné, et sans aucun autre régime, pendant un mois tout entier ou même pendant 40 jours. 

(« La Chronique médicale », mars 1912)


Source : lequotidiendumedecin.fr