« Bien que l’échographie soit employée avec succès pour porter un diagnostic de goutte, il n’existe pas de données sur sa place dans le suivi de l’évolution de cette maladie après l’initiation du traitement hypo-uricémiant. » Ces propos de Sébastien Ottaviani (hôpital Bichat, Paris), lors du congrès de l’EULAR, ont introduit son étude qui montre que l’échographie peut constituer un bon moyen de suivre une goutte traitée.
Son équipe a inclus seize hommes – âge médian: 61 ans – atteints de goutte depuis sept ans en moyenne. La goutte était diagnostiquée par la présence de cristaux d’urate dans le liquide synovial ou par des signes échographiques tels que le signe du double contour et/ou la présence de tophus.
Un échographiste entraîné a réalisé un examen ultra-sonographique des genoux et de la première articulation métatarsophalagienne (MTP1) des sujets inclus juste après l’instauration du traitement puis six mois plus tard. L’uricémie a été mesurée au début de l’étude puis trois et six mois après le début du traitement. Au commencement de l’étude, l’uricémie était en moyenne de 688 micromoles/L. L’échographie a, au début de l’essai, mis en évidence des tophi ou des signes du double contour chez 63% à 75% des patients au niveau du genou et chez 88% des malades au niveau de l’articulation métatarsophalangienne.
Chez les 75% de patients pour qui l’uricémie s’est abaissée en dessous de 360 micromoles/L, les caractéristiques échographique initiales ont disparu ou se sont atténuées. Chez les malades n’ayant pas atteint cet objectif de baisse d’uricémie, les caractéristiques échographiques ont persisté.
La corrélation retrouvée par le Dr Ottaviani et son équipe entre l’examen ultrasonographique et l’uricémie a été jugée « excellente » par les chercheurs. Cette méthode de suivi échographique , qui pourrait ainsi guider la durée de prescription du traitement prophylactique des crises, nécessite cependant d’être validée par un travail sur une population plus vaste.
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