Corticoïdes inhalés : un surrisque de syndromes métaboliques chez les femmes ?

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Publié le 05/04/2017
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Crédit photo : SPL/PHANIE

L’usage de corticostéroïdes inhalés, en constante augmentation, pourrait être associé à un risque accru de développer un syndrome métabolique chez les femmes selon une étude hollandaise présentée lors du Congrès de la société d’endocrinologie à Orlando.

Actuellement, les corticoïdes inhalés représentent le traitement de base de l'asthme ou de la BPCO. Il est reconnu que des évènements indésirables importants peuvent survenir suite à leur usage de façon systémique mais ces effets secondaires seraient moindres, voire quasi-inexisatnts, pour les malades qui ont recours à un traitement local.

Un risque 1,4 fois plus élevé pour les femmes sous corticoïdes inhalés

Les résultats de cette nouvelle étude « suggèrent que les corticostéroïdes inhalés pourraient avoir des effets systémiques plus importants que présumés. Cela pourrait justifier une surveillance plus stricte de ces évènements indésirables et potentiellement plus de retenue dans les prescriptions de ce type de médicament, en particulier chez les femmes à risque de syndrome métabolique », affirme le Pr Elisabeth van Rossum qui a dirigé les travaux.

En effet, les chercheurs ont découvert que plus d’une personne sur dix parmi les 140 879 personnes qui ont participé à l’étude était sous corticostéroïdes. Les candidats ont répondu à un questionnaire sur les médicaments qu’ils utilisaient. Il s’est avéré que plus de 15 000 personnes étaient traitées par des corticoïdes, près de 14 600 sous forme locale comme des crèmes, des sprays nasaux ou des inhalateurs. Plus précisément, parmi ces patients, plus de 50 % employaient le médicament sous forme inhalé seul ou combiné à d'autres.

Après avoir examiné les intéressés, les scientifiques ont remarqué que les utilisateurs de corticoïdes avaient 1,1 fois plus de risque de souffrir d’un syndrome métabolique par rapport aux non-utilisateurs. Mais, lorsque les spécialistes ont analysé les données en fonction du sexe, ils ont constaté que cette association était bien plus conséquente pour la gent féminine. Les femmes qui ont recours à ces médicaments présentent un risque 1,2 fois plus élevé de développer un syndrome métabolique et celles qui emploient des corticoïdes inhalés spécifiquement voient leur risque multiplié 1,4 fois. De même, les utilisatrices des corticostéroïdes ont en moyenne un IMC plus important de 0,31 kg/m2, celles qui les inhalent ont un IMC encore plus élevé de 0,65 kg/m2.

Même si ces observations sont intéressantes, les chercheurs savent que « leurs résultats sont suggestifs mais ne prouve pas qu’il existe un lien de causalité ».


Source : lequotidiendumedecin.fr