Dermatite atopique, les promesses des anti IL-13

Publié le 06/12/2019
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Semblant fortement impliquée dans la physiopathologie de l’eczéma, l’interleukine 13 constitue une nouvelle cible thérapeutique.
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Crédit photo : DR H.C.ROBINSON /SPL/PHANIE

Après le psoriasis, la dermatite atopique (DA) entre à son tour dans l’ère des thérapies ciblées. En témoignent les nombreuses communications qui ont eu lieu sur ce thème lors du dernier congrès européen de dermatologie à Madrid.

Même si elle n’est pas encore complètement élucidée, la pathogenèse de la DA est mieux connue. Elle semble résulter notamment d’une dysfonction de la barrière cutanée et d’un dérèglement de l’immunité cutanée et systémique.

Parmi les nombreux médiateurs en jeu, l’interleukine 13 (ou IL 13) est la cytokine la plus fortement sur-exprimée dans les peaux atopiques, avec une corrélation entre le taux observé et la sévérité de la DA. Ses effets négatifs passent à la fois par une action sur les kératinocytes, les fibroblastes et les neurones sensoriels cutanés. Avec à la clef, une détérioration de la barrière cutanée, une augmentation du risque d’infection cutanée, une action pro-inflammatoire, un épaississement cutané et le déclenchement du prurit.

Ces constatations confortent l’intérêt de cibler cette interleukine pour le traitement de la DA. Plusieurs anti-IL13 sont dans les tuyaux, tel le tralokinumab des laboratoires Léo Pharma. Cet anti-corps monoclonal est actuellement en phase 3 de développement dans la dermatite atopique modérée à sévère, avec des résultats attendus pour 2020. Une étude présentée lors du congrès par Katharina Drerup (Allemagne) a par ailleurs montré que les biomarqueurs de la DA étaient modulés par le tralokinumab in vitro.

Un traitement anti-IL13/anti-IL4 est déjà sur le marché.

D'après un évènement presse organisé par Léo Pharma lors du congrès de l'European Academy of Dermatology and Venerology

Léo Pharma, la dermato dans la peau

Depuis plusieurs décennies, le laboratoire Léo Pharma est un acteur majeur de la prise en charge des maladies de la peau avec à son actif de nombreux produits allant de la fucidine lancée en 1960 à Enstilar, disponible depuis 2018 pour le traitement du psoriasis.

Poursuivant son engagement, le laboratoire a investi le champ des traitements systémiques et des thérapies ciblées et a dans son pipeline près d’une dizaine de traitements à visée dermatologique. Pour le traitement de la DA, outre le tralokinumab, le laboratoire développe d’autres thérapies ciblées dont certaines orales (antagonistes HR4 et inhibiteur de Jak1) et même topiques (inhibiteur pan Jak). Également à l’étude, un agoniste non stéroïdien des récepteurs glucocorticoïde, activant sélectivement l’activité anti-inflammatoire de ces récepteurs d’où l’espoir d’une meilleure tolérance. Pour le psoriasis, la firme danoise développe un anti-IL 17 et un inhibiteur PDE4.

D'après un évènement presse organisé par le laboratoire Léo Pharma lors du congrès de l'European Academy of Dermatology and Venerology (Madrid, 9-13 octobre)

B.G.

Source : lequotidiendumedecin.fr