Écrans et enfants, « un enjeu majeur de santé publique et un défi de société » : Catherine Vautrin réaffirme l’engagement du gouvernement

Publié le 01/02/2024
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

À l’occasion de la présentation des résultats du deuxième baromètre Ifop X Fondation pour l’enfance sur « l’impact du numérique sur les enfants de 0 à 6 ans », Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, s’est exprimée sur l’engagement du gouvernement.

« Les conséquences de l’exposition des enfants aux écrans sont très clairement un enjeu majeur de santé publique et un défi de société ; et les chiffres concernant les tout-petits sont particulièrement alarmants et les conséquences déjà majeures », entame la ministre en préambule du colloque « Petite enfance et numérique » organisé par la Fondation pour l’enfance.

La ministre s’est ensuite attardée sur le groupe d’experts mandaté par le gouvernement au sujet de la question du numérique et de l’enfance. « Le groupe d’experts aura pour mission de faire émerger un consensus scientifique sur les conséquences des écrans sur la santé des plus jeunes, d’évaluer l’efficacité des dispositifs publics, de réfléchir à un accompagnement des adultes et une régularisation des écrans chez les enfants, et de proposer et valoriser des outils pour tous les publics. Leurs conclusions seront rendues d’ici au mois d’avril et nous les attendons avec impatience », détaille-t-elle. Catherine Vautrin a conclu son intervention en réaffirmant l’engagement du gouvernement pour ces questions tout en évoquant de prochains projets de loi pour un monde numérique plus sûr pour les enfants.

Environ 52 % des parents relient troubles du comportement et écrans chez leurs enfants

À la suite de l’introduction par la ministre, la fondation et l’Ifop ont présenté les résultats du 2e baromètre « Impact du numérique sur les enfants de 0 à 6 ans ». L’institut de sondage a collecté les réponses par auto-questionnaires de 602 parents et interviewé 300 professionnels de la petite enfance (200 sages-femmes et 100 infirmières puéricultrices) sur leurs perceptions de l’impact que pourraient avoir les écrans sur les petits enfants.

Les résultats montrent une prise de conscience. Ainsi, 96 % des parents se rendent compte que l’usage impacte le développement de leurs enfants ; et 64 % pensent qu’il existe des répercussions négatives, dont des troubles du comportement (pour 52 % des parents). Enfin, ils déclarent à 48 % avoir instauré une utilisation stricte et contrôlée. Pour la perception des parents, les résultats de ce deuxième baromètre sont très proches de ceux du premier mené en 2022.

Aller vers un bon usage du numérique

Du côté des professionnels de la petite enfance, 98 % estiment que les écrans ont un impact sur les enfants et pensent, pour 75 %, que cela a un lien avec les difficultés de développement. De plus, 83 % d’entre eux constatent souvent que les écrans sont allumés sans que personne ne les regarde lors de visites à domicile. Ils notent aussi que, souvent, pour 62 % d’entre eux, les parents sont sur leur téléphone pendant qu’ils s’occupent de leurs enfants ; et 45 % voient souvent des parents « calmer » leur enfant avec un écran. Enfin, si 90 % des professionnels connaissent les recommandations des sociétés savantes et de la Haute Autorité de santé sur l’usage des écrans, 40 % estiment que ce n’est pas à eux d’aborder le sujet avec les familles.

Le colloque s’est conclu sur une table ronde d’experts, unanimes sur la nécessité de continuer à sensibiliser sur l’exposition excessive précoce des petits enfants, mais surtout d’éduquer parents et enfants au bon usage du numérique. Un constat qu’avait partagé la ministre : « Imaginer que nous allons bannir les écrans me semble impensable, mais mieux les utiliser nous permettrait de nous protéger et de ne plus les détourner ».


Source : lequotidiendumedecin.fr