Les études concernant la rééducation fonctionnelle en milieu hospitalier en phase post-aiguë d'un accident vasculaire cérébral (AVC) sont assez rares, indique le BEH du 25 septembre. Aussi le travail conduit auprès 12 122 patients avec un âge médian de 76 ans, hospitalisés en soin de suite et de réadaptation (SSR) pour AVC et publié dans le BEH est particulièrement instructif sur l'intérêt de cette rééducation. Ce qui fait l'originalité de cette étude observationnelle est de faire le lien entre le « volume quotidien » de cette rééducation et le gain d'autonomie du patient.
Des scores de dépendance
Les patients victimes d'un AVC, hospitalisés entre le 1er janvier et le 30 septembre 2016, ont été incorporés à partir de la base PMSI-SSR. Différentes données ont pu être prises en compte, comme le type d'AVC, le délai entre l'AVC et la prise en charge en réadaptation, les comorbidités... Par ailleurs, les scores de dépendance physique et cognitive ont pu être évalués lors de la première et la dernière semaine du séjour, et un score total de dépendance a été établi. Cette étude qui s'est focalisée sur les trois premiers mois de prise en charge, a pris en compte les différents actes de rééducation et réadaptation effectués en milieu hospitalier.
La durée médiane du séjour était de 56 jours, et la durée médiane quotidienne de rééducation de 90 minutes. La moitié des patients (6 079) inclus dans l'étude avaient eu moins 90 minutes de rééducation par jour. Le nombre médian d'actes de rééducation quotidiens était de 2,4 (IQ: 1,4-3,9).
L'importance de l'intensité de la rééducation
Au total, cette étude montre que « l'intensité de prise en charge rééducative hospitalière multidisciplinaire a un effet sur le devenir fonctionnel à la phase subaiguë d'un AVC », indique le BEH, et de rajouter : « En analyse multivariée, une durée de rééducation entre 90 et 120 minutes par jour (contre moins de 30 minutes) conduit à une probabilité plus grande de gain d'autonomie, de faible dépendance et de sortie à domicile à l'issue de l'hospitalisation ». Les résultats s'avèrent meilleurs avec plus de 3 intervenants en rééducation par jour. Par ailleurs, une prise en charge précoce (0 à 6 jours vs 7 à 14 jours) a été associée à un meilleur pronostic fonctionnel.
Parmi les limites de cette étude, les auteurs avancent que les patients les plus enclins à progresser ont possiblement bénéficié d'une rééducation plus intense.
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