En ville, la consommation d’antibiotiques toujours à la hausse !

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Publié le 12/12/2017
Antibio

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Crédit photo : Garo/Phanie

Dans un rapport publié ce mardi, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) constate qu'après avoir diminué depuis 2000, la consommation d’antibiotiques en France en 2016 a augmenté en ville depuis 2010, pour croître de 5,6 % ces cinq dernières années, dont + 1,3 % entre 2015 et 2016. (Cf Figure 3 - ANSM)

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Ainsi, sur l‘ensemble de la période étudiée, certains objectifs n’ont pas été atteints : comme « la baisse de 25 % de l’utilisation des antibiotiques, retenue par le Plan national d’alerte sur les antibiotiques 2011-2016 ».

Cette évolution quantitative est jugée très préoccupante par le Dr Dominique Martin, directeur général de l’ANSM. Près de 2/3 des antibiotiques utilisés sont des bêta-lactamines, pénicillines (seules ou associées). Parmi ceux-ci, figure l’association amoxicilline-acide clavulanique considérée comme une antibiothérapie critique car favorisant la résistance bactérienne.

Tout n'est pas noir !

Parmi les points positifs à mettre en avant : l’utilisation des fluoroquinolones a diminué, celles des amoxicilline-acide clavulanique et des céphalosporines de 3e génération tendent à se stabiliser.

Côté hospitalier, l’ANSM constate de manière globale une stabilisation de l’utilisation des antibiotiques.

Dans le top 3 des pays européens

La consommation d'antibiotiques en ville reste donc bien au-dessus de celle de beaucoup d'autres pays européens. Avec une consommation nationale de 30,3 DDJ/1000h/jour (Doses Définies Journalières pour 1000 habitants et par jour), la France consomme plus de deux fois plus d'antibiotiques que l'Allemagne, et presque trois fois plus que les Pays-Bas (consommation d'antibiotiques en ville dans un panel représentatif du pays). À noter que Chypre et la Grèce en consomment davantage que nous.

Plus d'1/3 d'antibiotiques critiques

Ce rapport fait aussi un focus sur les antibiotiques dits critiques : « particulièrement générateurs de résistances bactériennes » ou « dits de derniers recours dont la prescription en première intention doit être évitée ». En 2016, ces « antibiotiques critiques représentent 35 % de la consommation globale des antibiotiques en France » contre 36,5 % en 2015. La liste de ces antibiotiques établie par l'ANSM a été actualisée il y a deux ans.


Source : lequotidiendumedecin.fr