Après avoir publié en décembre 2019 un premier rapport sur les effets de l'exposition aux écrans chez les jeunes, le Haut Conseil de santé publique (HCSP) complète ce travail en publiant des recommandations pour un meilleur usage de ces technologies. Et ce en incitant les professionnels de santé, mais également la famille, les éducateurs et les pouvoirs publics à intervenir pour prévenir ou réduire les expositions excessives.
Dans son premier rapport, le HCSP indiquait que « l’usage dysfonctionnel d'internet avant la pandémie concernait environ 13 % des jeunes de 12 à 14 ans ». Il précisait alors que l'utilisation des écrans devait être proscrite avant 3 ans, et même avant 5 ans pour les écrans 3D.
Dans la deuxième partie de son rapport publiée aujourd'hui, le Haut Conseil ajoute que dans cette population, les problèmes liés à l'usage des écrans n'ont fait que croître durant la crise sanitaire liée au Covid-19. L'agence sanitaire insiste surtout sur le fait que la prise en charge de ces conduites à risque, voire addictives est encore mal établie. De fait, il n'existe aucun traitement médicamenteux. Seules des approches psycho-sociales sont disponibles, mais leur objectif est seulement de contrôler et limiter la consommation, les stratégies visant l'abstinence ayant été abandonnées.
La recherche interventionnelle encore balbutiante
« Au-delà de la pratique clinique empirique, la recherche interventionnelle ne fait que débuter et on en est [encore] au stade des "effets prometteurs" », déplore le HCSP.
En attendant, le développement de prises en charge des consommations à risque repose sur des initiatives indépendantes. « Les services spécialisés dans l’accueil des jeunes (maisons des adolescents, missions locales) ainsi que les associations nationales et services en lutte contre les addictions (Association Addictions France, Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Alcoologie, Consultations Jeunes Consommateurs) développent des actions locales dans des départements où les jeunes sont parfois plus isolés », détaille le Haut Conseil.
Ainsi, l'instance émet des recommandations assez larges pour que l'environnement social puisse agir sur ces jeunes victimes d'un mésusage des écrans, interpellant les pouvoirs publics pour mener une réflexion mais aussi entreprendre des actions concrètes. De plus, le Haut conseil souligne l'importance des actions préventives et préconise de renforcer en milieu scolaire « les compétences psycho-sociales et l’apprentissage de la verbalisation des émotions suscitées par les images ».
À un autre niveau, le HCSP insiste aussi « sur la responsabilité sociétale des industriels ». Dans ce cadre, l'instance « propose d’inscrire dans le débat éthique l’exposition des enfants mineurs à des incitations à la violence, au harcèlement, au sexisme et à des influences en lien à l’accès à internet et aux réseaux sociaux ».
Lancer des études scientifiques internationales
Mais devant le manque de données sur les comportements excessifs voire addictifs liés aux écrans, une autre recommandation importante concerne la recherche, qui doit être pluridisciplinaire. Il est demandé de favoriser une collaboration internationale pour que soient mises en place des études scientifiques prospectives.
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