Santé publique

Face à une éventuelle résurgence de la variole, la HAS affûte la stratégie vaccinale

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Publié le 03/01/2023
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En cas de réémergence de la variole ou d'autres pathologies induites par les orthopoxvirus, la Haute autorité de santé propose des stratégies vaccinales à adapter en fonction de différents scenarii.

Crédit photo : AMI IMAGES/SPL/PHANIE

En raison de la propagation récente de nouveaux virus, et en particulier le mpox (nouveau nom du monkeypox), la Direction générale de la santé (DGS) a saisi la Haute autorité de santé (HAS) pour actualiser la doctrine de lutte contre une réémergence de la variole en France. Ainsi, des recommandations ont été émises pour anticiper le risque d'épidémies potentielles dues à d'autres orthopoxvirus. Dans un communiqué de presse émis par la HAS, celle-ci précise que « les travaux publiés ce jour ont pour objectif d'orienter le gouvernement dans la mise en place de son plan de lutte contre les orthopoxvirus ».

Différents scenarii… jusqu'au plus pessimiste

La vaccination contre la variole n'étant plus obligatoire depuis une quarantaine d'années, l'immunité vaccinale de la population diminue progressivement, ce qui favorise la survenue de nouvelles épidémies comme celle par mpox depuis le printemps 2022, indique la HAS.

Ainsi, la Haute autorité envisage différents scenarii, comme la résurgence d'une épidémie de variole sur le territoire. Dans ce cas, l'instance recommande « le déploiement de la vaccination des intervenants de première ligne et la mise en place d'une vaccination en anneaux autour des cas ». Dans l'éventualité la plus pessimiste, une vaccination généralisée à l'échelle d'une région, voire du pays doit être envisagée.

La HAS revient sur l'épidémie de mpox, en s'appuyant sur ce que nous a appris la très récente épidémie apparue il y a moins d'un an. En présence de cas isolés ou dispersés sur le territoire national, la HAS recommande « la mise en place d'une stratégie de vaccination post-exposition pour les personnes adultes contacts (...). La première dose de vaccin doit être administrée idéalement dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard ». En cas d'un nombre de malades important et simultané sur le territoire, il est recommandé en plus de vacciner de façon préventive les personnes à haut risque d'exposition et les professionnels de santé amenés à prendre en charge ou vacciner des cas ou des personnes contact.

Stratégie et disponibilité vaccinale

La HAS qui rappelle que la vaccination reste le moyen le plus efficace de lutter contre une épidémie liée à un orthopoxvirus, préconise l'utilisation des récents vaccins antivarioliques de 3e génération. Même si on attend encore d'autres données sur leurs effets, le schéma vaccinal aujourd'hui établi est de 2 doses espacées de 28 jours. « Les données d'efficacité contre le mpox, bien que préliminaires et limitées, suggèrent une bonne efficacité de ce vaccin (entre 76 et 87 % après une première dose) », précise la HAS qui ajoute qu'en cas de tension d'approvisionnement des vaccins, ceux-ci peuvent être administrés par voie intradermique (avec une dose de vaccin 5 à 10 fois inférieure à la voie sous-cutanée).

Ce n'est pas la première fois que l'on remet à jour les mesures de santé publique à prendre en cas de résurgence de la variole. « Un plan de lutte contre la variole avait été mis en place par le gouvernement en 2006, puis actualisé en 2012 à la suite de recommandations du Haut conseil de la santé publique », informe la HAS.


Source : lequotidiendumedecin.fr