Fin de vie : pour l’Académie, il est urgent d’attendre, pas pour pour Touraine

Publié le 21/01/2014

Crédit photo : GARO/PHANIE

Marisol Touraine a confirmé mardi qu’elle déposerait un projet de loi sur la fin de vie d’ici à l’été prochain. Présentant ses vœux à la presse, la ministre a de nouveau jugé qu’il était indispensable de "clarifier" la législation après la décision la semaine dernière du tribunal admnistratif de Chalons dans l’affaire Vincent Lambert. Pour la ministre de la Santé, la loi Léonetti, dont elle souligne "l’ambiguité" ne répond pas à "toutes les situations". Sans préciser dans quel sens, elle la compléterait d’ici à l’été prochain, elle a souligné que "l’immobilisme n’est pas une option".

Contre l’euthanasie et le suicide assisté

Le même jour, l'Académie de médecine s'est prononcée sur le thème de la fin de vie, jugeant au contraire globalement suffisante l'actuelle loi Leonetti de 2005, qui "définit clairement le cadre de réflexion" de la fin de vie et il n'est pas "besoin de légiférer à nouveau". Cette assemblée conseillère des pouvoirs publics indique "souhaiter ne pas être tenue à l'écart du débat" annoncé par le gouvernement pour l'élaboration de la nouvelle loi. Pour l'Académie, il convient avant tout de distinguer les situations de fin de vie, avec celles "d'arrêt de vie" qui répond "à une demande volontaire à mourir alors que la vie en elle-même n'est ni irrémédiablement parvenue à son terme ni immédiatement menacée". Sur le fond, l'Académie réitère son opposition à l'euthanasie active ou à l'aide médicale au suicide : "Il n'est pas dans la mission du médecin de provoquer délibérément la mort. Aucun médecin ne saurait consentir à donner la mort. Aucun médecin ne saurait se voir imposer par la loi de transgresser cet interdit fondateur". Elle admet toutefois qu'il "devient nécessaire de faire progresser dans notre société la notion et l'expression des directives anticipées".

Des recos pour la fin de vie

Sur un plan moins polémique, Marisol Touraine pourrait aussi profiter du projet de loi sur la fin de vie pour intégrer certaines des préconisations de l’Observatoire sur la fin de vie qui lui a remis mardi un rapport sur fin de vie et personnes âgées. Soulignant, l’inadaptation de nombre de fin de vie de personnes âgées, l’Observatoire que présidé par Régis Aubry suggère notamment de faire un gros effort de formation des soignants et notamment des médecin-coordonateurs d’Ehpad, en rendant obligatoire le module "accompagnement de la fin de vie" pour obtenir le diplôme. Au-delà, le rapport réclame aussi de la HAS, des recos "pour améliorer l’identification des situations de fin de vie à domicile et ainsi éviter des hospitalisations dans les derniers jours de la vie." Enfin, l’Observatoire juge nécessaire la mise en place d’un infirmière de nuit pour 250 à 300 places en Ehpad.

Paul Bretagne

Source : lequotidiendumedecin.fr