Grippe : 8 100 décès supplémentaires jusque-là

Publié le 25/01/2017
.

.
Crédit photo : GARO/PHANIE

Environ 8 100 décès supplémentaires, toutes causes confondues, ont été observés depuis le début de l'épidémie de grippe (de début décembre au 8 janvier), d'après Santé publique France. Pour l'instant, on ne peut pas encore déterminer quelle est la part de cette surmortalité imputable au virus. Néanmoins, le Pr François Bourdillon, Directeur général de l'Agence, s'est livré à une première évaluation : « on s'accorde à penser que les trois quarts seraient dus à la grippe ».

Plus précisément, au niveau national, le nombre de décès en excès observés par rapport à ceux attendus s'élève à au moins 20 % pour la dernière semaine de décembre et à 28 % environ pour la première semaine de janvier, et ce tous âges confondus.

Même si, sans surprise, la grande majorité de ces décès concernent les personnes âgées, qui demeurent particulièrement vulnérables au virus A/H3N2, largement prédominant cette année. En effet, depuis novembre, 926 personnes âgées ont été admises en réanimation pour grippe grave, dont 119 sont décédées.

Le pic n'est toujours pas atteint, les hôpitaux toujours mobilisés

À l’heure actuelle, l'épidémie se poursuit car le pic n'est toujours pas atteint en métropole. Toutefois, elle semble s'être stabilisée dans de nombreuses régions et on constate même une diminution en Auvergne Rhône-Alpes.

Pour le moment, près d'1,3 million de personnes ont consulté un médecin généraliste pour syndrome grippal depuis le début de l'épidémie. Point positif, les passages aux urgences et les hospitalisations des plus de 65 ans étaient en baisse la semaine dernière.

Dans les collectivités de personnes âgées, le taux de mortalité est de 3 % parmi les résidents qui ont fait une infection respiratoire aiguë « liée à la grippe » mais « aussi à d'autres germes », d'après selon Benoît Vallet, directeur général de la Santé.

Apparemment, parmi les 1 393 foyers d'infections respiratoires signalés dans ces établissements depuis octobre, la part de la grippe est estimée à 39 %. Ce chiffre représente en peu plus d'un millier de foyers, pour 10 000 Ephad en France. Pour le Pr Vallet cela reste « un ratio faible ». La vaccination des résidents (qui s'élève à plus de 80 % en moyenne) et les mesures barrières (lavage des mains, masques…) dans ces établissements ont donc « un effet, alors même qu'il s'agit de personnes très âgées, dépendantes ».

De manière générale, pour le Pr Bourdillon cette épidémie est « d'une grande sévérité » au point que ses « tendances ressemblent à celles de 2014-2015 », un hiver marqué par une surmortalité de 18 000 personnes.


Source : lequotidiendumedecin.fr