Hommage : le Pr Claude Got s’est éteint ce vendredi !

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Publié le 11/08/2023
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Crédit photo : PHANIE

C’est le journal Le Monde qui en fait l’annonce en ce début de soirée de vendredi. « Le Pr Claude Got a eu recours à l’euthanasie en Belgique. Il est mort le 11 août près de Bruxelles. » C’est peu dire que ce médecin anatomo-pathologiste s’est forgé un parcours atypique, menant de concert ses fonctions de chef de service hospitalier, d’enseignant et parfois de membre de cabinet ministériel.

Né en mai 1936 à Sarreguemines (Moselle), celui qui fut conseiller de Simone Veil avenue de Ségur obtient son diplôme de médecine à la faculté de médecine de Paris en 1965. C’est son travail de médecin légiste à l’hôpital Raymond-Poincaré (Garches), à partir de 1970, qui l’amène à s’impliquer auprès des pouvoirs publics dans le domaine de la sécurité routière. Ses premiers chevaux de bataille ? Le port obligatoire de la ceinture de sécurité, les limitations de vitesse ou encore les contrôles préventifs de l’alcoolémie au volant.

Père de l’accidentologie

Le père de l’accidentologie, entré au Haut Comité d’étude et d’information sur l’alcoolisme (dont il démissionnera en 1987), développe en parallèle d’autres combats de santé publique. Il participe ainsi à la création du « groupe des cinq », avec les Prs Albert Hirsch, pneumologue, Maurice Tubiana, cancérologue, Gérard Dubois, professeur de santé publique et François Grémy, professeur d’informatique médicale et de santé publique.

Parmi leurs faits d’armes, ces cinq experts parviendront à faire passer, sans que le texte ne soit expurgé, la loi Evin sur l’interdiction de la publicité pour le tabac et encadrant celle sur l’alcool. En 1998, c’est un rapport sur l’amiante (interdit l’année précédente) que Claude Got, parfois qualifié d « hygiéniste liberticide » par ses détracteurs, remet aux pouvoirs publics.

Homme de conviction

Cet homme de conviction est souvent intervenu dans les colonnes du « Quotidien » pour apporter son éclairage sur des questions de santé publique, comme lors du procès de l’hormone de croissance contaminée. En 2018, le Pr Got revenait sur le devant de la scène, n’hésitant pas à critiquer le « détricotage par le président Macron de la limitation à 80 kilomètres heure sur certaines routes à double sens », rappelle Le Monde. Depuis la fin 2021, le Pr Claude Got était atteint de graves troubles neurologiques. Son état s’était aggravé l’an dernier après le décès de sa femme en décembre 2022, Claude-Marie, « sans laquelle il disait ne plus vouloir vivre », rapporte le journal du soir.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr