Immunothérapie

Imfinzi® contre le cancer bronchique

Publié le 01/02/2019
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L’immunothérapie s’affirme de plus en plus comme une option thérapeutique majeure dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) à un stade avancé. La preuve en est, Imfinzi® (durvalumab) des laboratoires Astra Zeneca a reçu son autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les CBNPC de stade III non opérables, si la maladie n’a pas progressé après une chimio-radiothérapie à base de platine. Il est indiqué chez les patients dont la tumeur exprime PD-L1 ≥ 1 %. Imfinzi® est un anticorps monoclonal anti PD-L1 qui permet de contrer les stratégies d’échappement de la tumeur et de lever l’inhibition des réponses immunitaires.

Cette AMM s’appuie sur l’étude internationale de phase 3 Pacific (randomisée, multicentrique, en double aveugle contre placebo) qui a montré une amélioration significative de la survie sans progression et de la survie globale des patients dans le groupe traité par Imfinzi®. La survie sans progression était de 16,8 mois (contre 5,6 mois dans le groupe placebo) et atteignait 17,8 mois chez les patients dont la tumeur exprimait PD-L1 ≥ 1 % (le test PD-L1, dont le résultat est rapide, est pratiqué chez tous les patients métastatiques). Les données de tolérance montrent un profil conforme à celui attendu pour une immunothérapie.

Rechute retardée d’un an

Les résultats de l’étude Pacific montrent que l’intégration de l’immunothérapie de consolidation constitue un nouveau modèle thérapeutique pour une catégorie de patients dont le pronostic n’avait pas évolué depuis longtemps. Le durvelumab initié après la chimio-radiothérapie retarde de près d’un an le moment moyen de la rechute. C’est une avancée importante pour la prise en charge des cancers du poumon de stade III, qui représentent 20 à 30 % des cas de CBNPC en France, où leur incidence a été estimée entre 8 300 et 12 500 cas en 2017. Imfinzi® est disponible sous forme de solution à diluer pour perfusion intraveineuse de 60 minutes toutes les deux semaines (10 mg/kg). Ce médicament, commercialisé en France au début de l’hiver dernier, était cependant disponible dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) depuis novembre 2017.

Dr Pascale Ogrizek

Source : lequotidiendumedecin.fr