La survenue d’un infarctus du myocarde focalise l’attention sur le réseau coronaire du patient. Mais le système lymphatique cardiaque pourrait aussi jouer un rôle majeur comme le suggère une étude publiée dans la revue Circulation.
Dans cette étude, des chercheurs de l’unité Inserm U1096 à Rouen montrent, qu’en post-Idm, le réseau lymphatique cardiaque subit de fortes modifications structurelles mais aussi fonctionnelles qui contribuent à la formation d’un œdème et d’une inflammation cardiaque chronique.
Fort de ce constat, les chercheurs ont eu l'idée de stimuler la formation de nouveaux vaisseaux lymphatiques cardiaques, via l’injection de microcapsules biodégradables, contenant des facteurs de croissance. Des injections d'un facteur de croissance encapsulé spécifique des lymphatiques (VEGF-C) ont été réalisées chez des rats, avec de premiers résultats encourageants.
« Le traitement administré aux rats accélère la réponse lymphangiogénique cardiaque post infarctus et améliore le drainage lymphatique du cœur en trois semaines. Il a comme effet direct une diminution de l’œdème, de l’inflammation et de la fibrose cardiaques », explique Ebba Brakenhielm, chargée de recherche à l'Inserm.
« Ces travaux, issus de quatre années de recherches, montrent l’implication importante de ce réseau dans les maladies cardiovasculaires », conclut Vincent Richard, directeur du laboratoire Inserm à Rouen. La lymphangiogénese (processus qui guide la formation de vaisseaux lymphatiques) représente ainsi une nouvelle approche thérapeutique non négligeable à explorer dans le post-infarctus et l'insuffisance cardiaque.
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