Infection à CMV : pas de dépistage systématique chez la femme enceinte, confirme le HCSP

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Publié le 18/12/2018
Grossesse CMV

Grossesse CMV
Crédit photo : Voisin/Phanie

Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) actualise... mais au final sans grand changement.

Le dernier avis concernant la prévention de l'infection à cytomégalovirus (CMV) chez la femme enceinte datait de 2002. Le Pr Jérôme Salomon, Directeur général de la santé, a donc récemment saisi cette agence pour actualiser les recommandations. Une des questions posée était de savoir si un dépistage systématique de l'infection fœto-maternelle devait être mis en place. Le HCSP vient de répondre non chez la femme enceinte ! Et non également au dépistage systématique de cette infection chez les nouveau-nés.

Certains pays, comme « l'Italie, l'Allemagne et la Belgique », pratiquent ce dépistage de façon systématique, rappelle le Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF) sur son site

Attention au risque de réinfection ou réactivation

Les infections par le CMV surviennent à tout âge, mais particulièrement dans la petite enfance, et une fois le virus établi chez la personne infectée, il peut être réactivé tout au long de la vie. En France, 45,6 % des femmes adultes (15-52 ans) sont séropositives au CMV« Les infections congénitales à CMV surviennent après une primo-infection maternelle ou après infection secondaire (réinfection ou réactivation) », indique le HCSP. Les données analysées montrent que les réinfections au cours de la grossesse sont tout aussi dangereuses que les primo-infections.

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3 440 infections mère-enfant ont lieu chaque année, dont près de 50 laisseront des séquelles graves au bébé (déficience intellectuelle, troubles moteurs, surdité, etc.).

Renforcer l'information

Dans son dernier avis, le HCSP recommande d'insister sur l'information des femmes enceintes et de leur entourage proche, concernant les mesures de prévention, en particulier celles qui sont en contacts fréquents avec de jeunes enfants (ne pas finir l'assiette d'un jeune enfant, bien se laver les mains après un changement de couches...). Cette agence constate que « le risque de l'infection à CMV est insuffisamment connu des professionnels de santé et des familles ».

Ainsi, le Haut Conseil « demande de multiplier et de diversifier les modalités d'information des femmes », et recommande que « les formations initiales et continues des études de médecine, maïeutique, infirmier... soient mises à jour sur le CMV par les facultés. »


Source : lequotidiendumedecin.fr