La canicule de l'été dernier responsable de 10 fois moins de décès qu'en 2003

Publié le 09/09/2019
Canicule

Canicule
Crédit photo : GARO/PHANIE

Selon un communiqué de la Direction Générale de la Santé, les canicules du 24 juin au 7 juillet puis du 21 au 27 juillet derniers ont entraîné moins de 1 500 décès supplémentaires en France, soit un niveau 10 fois inférieur au record enregistré lors de la canicule de 2003, et ce malgré des températures encore plus élevées. La France a battu en juin son record absolu de température avec 46,0 °C enregistrés dans l'Hérault le 28 juin, et lors du 2e épisode, le seuil des 40 degrés a été dépassé dans de nombreuses villes, à l'image de Paris où le mercure a atteint 42,6 °C. En tout, un tiers des plus de 600 stations de mesure du pays ont battu leur record absolu.

Les données de Santé Publique France ont fait état de « 1 435 décès en excès, 567 lors de la première vague de chaleur et 868 lors de la deuxième, soit une surmortalité relative de 9,1 % » par rapport à la normale. La première canicule, survenue particulièrement tôt, a été intense mais plus brève que les canicules de 2015 et 2018. La seconde a été d’une intensité comparable à celle de 2003, mais de plus courte durée.

Une surmortalité à tous les âges

Toutes les classes d’âge ont été impactées, même si les personnes de plus de 75 ans ont été les plus touchées (974 décès). Les 15-44 ans ont enregistré une surmortalité plus importante lors de la première vague de chaleur (17,4 %), tandis que les 65-74 ans ont payé le plus lourd tribut lors de la seconde vague (16,4 %). Les départements placés en vigilance rouge au plus fort des températures sont ceux les plus touchés par la surmortalité ; elle y a été 50 % plus élevée que dans les autres.

Ce communiqué pointe les 10 personnes décédées sur leur lieu de travail, en lien avec la chaleur (8 lors du premier épisode et 2 lors du second), « tous étaient des hommes, dont la majorité travaillait en extérieur. » Ce qui a fait dire à la ministre de la Santé invitée hier dimanche de l’émission « Questions politiques », « la prévention doit encore porter ses fruits au travail », appelant à poursuivre les efforts notamment « dans les secteurs d'activité les plus exposés comme le BTP, la restauration ou l'agriculture. » Pour autant, la mobilisation générale en amont a permis d'éviter l'engorgement les services de santé, avec seulement « une augmentation de 3 % des sollicitations de SOS Médecins, et entre 2 et 3 % des urgences liées à la canicule », a ajouté Agnès Buzyn.

Le bilan épidémiologique complet de la période estivale, établi par Santé publique France, sera disponible fin septembre.

La canicule la plus meurtrière en France reste celle de 2003. Elle avait fait 15 000 morts entre le 4 et le 18 août 2003, particulièrement dans la région Centre et en Ile-de-France. Dans l'ensemble de l'été, le nombre des morts causés par la chaleur avait atteint 19 490 en France, selon une étude bilan publiée en 2007 par l'Inserm.

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr