La fibrillation atriale, facteur important de démence

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Publié le 13/05/2019
ECG fibrillation atriale

ECG fibrillation atriale
Crédit photo : SCIENCE SOURCE/PHANIE

La fibrillation atriale (FA) augmente de presque 30 % le risque de démence indépendamment de toute notion d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’accident ischémique transitoire (AIT). Si ce chiffre vient préciser ce risque déjà connu, la méta-analyse conclut que la contribution seule de la FA à la démence est plus marquée que l’impact de l’AVC/AIT.

Les auteurs de cet article publié dans Openheart ont réuni 5 études observationnelles prospectives avec une médiane de suivi de 12,5 ans. Ils ont calculé sur plus de 61 000 patients que le risque de démence était augmenté de 28 % chez ces patients en FA. Les patients étaient âgés en moyenne de 67 ans et hypertendus pour un tiers d’entre eux. L’originalité de l’étude est d’avoir bien séparé l’effet propre de la FA et les conséquences des AVC/AIT. Les travaux antérieurs avaient bien montré un risque augmenté de démences mais sans faire cette distinction, ils retrouvaient alors un surrisque global de 40 % de démence avec la FA.

Des micro-emboles aux micro-saignements

Les mécanismes invoqués sont multiples : l’ischémie cérébrale silencieuse due à des micro-emboles répétitifs et asymptomatiques, des micro-saignements cérébraux en relation avec le traitement anticoagulant, une hypoperfusion cérébrale diffuse ou une variabilité de perfusion due à l’irrégularité de l’intervalle R-R. La perte de la contraction auriculaire peut aussi occasionner une hypotension artériolaire, des défauts de perfusion capillaire et une dysfonction de la micro vascularisation. Enfin, dans la mesure où des marqueurs inflammatoires ont été associés à la FA, l’état prothrombotique sous-jacent pourrait être un autre lien entre FA et démence.

Outre le caractère observationnel des études, un des biais de l’étude est le manque d’information sur la qualité de l’anticoagulation. Mais, les auteurs admettent que les prises en charge selon les recommandations ont été appliquées aux patients de façon homogène.

Au final, les auteurs plaident pour une démarche volontariste en vue d’un diagnostic précoce de fibrillation auriculaire pour prévenir le déclin cognitif et la démence. Ils démontrent qu’il n’y a pas besoin d’avoir fait un AVC ou un AIT pour avoir un surrisque de démence puisque la seule présence de la FA est un facteur de risque majeur. 


Source : lequotidiendumedecin.fr