Le suivi coloscopique post-adénomectomie réduit la mortalité par cancer

Publié le 28/08/2014

Crédit photo : DAVID M. MARTIN, MD/SPL/PHANIE

Bien que la surveillance coloscopique des patients après exérèse d’adénomes coliques soit largement recommandée et promue, peu d’informations sont disponibles sur la mortalité de ce groupe de patients. Une étude norvégienne publiée dans le Nejm révèle que cette l’adénomectomie est efficace pour réduire la mortalité des patients par cancer colorectal.

L’étude a exploité les données de deux registre, celui des cancers et celui des causes de mortalité entre 1993 et 2007. Tous les sujets ayant eu un adénomectomie durant cette période ont été suivis jusqu’en 2011. Ainsi, 40 226 Norvégiens ont ainsi été identifiés.

Une mortalité réduite ...

Sur un suivi médian de 7,7 ans (maximum 19 ans), 1273 patients ont développé un cancer colo-rectal. Un total de 398 décès était attendu mais 383 décès ont été réellement observés, soit un ratio standardisé de mortalité de 0,96. La mortalité est donc plus faible dans la cohorte suivie que dans la population générale.

Mais si l’on se penche de plus près sur les chiffres, la mortalité est en réalité plus élevée chez les patients porteurs d’adénomes à haut risque (nombre de décès attendus : 209; décès observés : 242; soit un SMR de 1,16) mais elle est réduite chez les sujets porteurs de polypes à faible risque (décès attendus : 189 ; décès observés : 141 ; SMR 0,75).

... mais pas pour tous

Cette différence importante de mortalité entre les populations observées (celles à bas risque et celles à haut risque) tient certes à la gravité évolutive des adénomes à haut risque, mais probablement aussi aux modalités de suivi des sujets ayant subi une exérèse de polype telles que recommandées en Norvège. Les recommandations de bonne pratique dans ce pays scandinave préconisent de réaliser une coloscopie de contrôle 10 ans après une adénomectomie chez les sujets à haut risque d’adénomes (adénomes dysplasiques de haut grade, ou composante villeuse ou de taille supérieure ou égale à 10mm) et le contrôle coloscopique est à 5 ans pour les patients à qui on a retiré 3 adénomes ou plus ; aucune surveillance spécifique n’est recommandée chez les sujets ayant eu un adénome de bas risque.

En France, les polypes adénomateux à risque relèvent pour la plupart d’entre eux d’un suivi coloscopique triennal (tous les 3 ans), et d’une consultation d’oncogénétique lorsqu’une forme familiale est suspectée.

Dr Linda Sitruk

Source : lequotidiendumedecin.fr