Les antibiotiques liés au développement de polypes intestinaux ?

Publié le 06/04/2017
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Crédit photo : SPL/PHANIE

La consommation d'antibiotiques sur le long terme entre 20 et 60 ans serait associée à un risque accru de survenue de polypes intestinaux, selon une étude observationnelle publiée dans Gut.

Des recherches antérieures avaient d'ores et déjà indiqué qu'une exposition aux antibiotiques pouvait être liée à un surrisque de cancers intestinaux, mais ces travaux s'appuyaient sur des périodes de surveillance relativement courtes, compromettant ainsi la force des associations trouvées. Par ailleurs, une potentielle corrélation avec le développement de polype n'a pas été trouvée.

Cette nouvelle étude se base sur des données provenant de la Nurses Health Study qui n’incluait pas moins de 121 700 infirmières américaines qui étaient âgées entre 30 et 55 ans en 1976 lorsque les travaux ont débuté. Depuis, les participantes on dut remplir des questionnaires tous les 2 ans sur leurs dossiers médicaux comme sur leur style de vie. Néanmoins pour simplifier l'analyse des résultats, les chercheurs se sont concentrés sur les 16 000 participantes de plus de 60 ans qui avaient déjà effectué au moins une coloscopie. Parmi elles, 1 195 se sont vues détecter des adénomes colorectaux.

Les résultats sont troublants : les candidates traitées via des antibiotiques pendant au moins deux mois cumulés entre leurs 20 ans et leurs 39 ans présentaient un risque 36 % plus élevé d'avoir des polypes par rapport à celles qui avaient eu moins recours aux antibiotiques. En outre, pour les femmes ayant reçu des antibiotiques pendant au moins deux mois entre 40 ans et 59 ans, la fréquence des polypes s'avérait 69 % plus élevée.

Si ces observations sont dignes d'intérêt, l'étude a certaines limitations il est possible que certains polypes soient déjà formés avant la prise de l'antibiotique. Par ailleurs, les chercheurs n'ont pas non plus suffisamment pris en compte la contribution des habitudes alimentaires des femmes concernées dans l'apparition des polypes, ni l'impact éventuel des traces d'antibiotiques dans leur alimentation, issue des traitements donnés aux animaux d'élevage.

 

 

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr