Les Français connaissent mal la PMA... et pensent que les enfants de la GPA doivent être reconnus

Publié le 30/06/2015

Crédit photo : SCIENCE SOURCE/PHANIE

Méconnaissance et idées reçues : telle est la perception des Français à propos de la procréation médicalement assistée (PMA). Sans compter un sentiment de déficit d’information sur le sujet éprouvé par 68 % des Français. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par Opinion Way pour la Clinique Eugin, un établissement espagnol dont 40 % de la patientèle annuelle est française. Si 86 % des personnes interrogées déclarent « avoir déjà entendu parler » de la PMA, les résultats de l’étude montrent qu’en réalité le niveau de connaissances sur le sujet reste limité. Moins de deux Français sur dix disent en effet ne pas savoir quels types d’intervention la PMA recouvre. Les techniques d’insémination artificielle et les FIV sont citées par à peine plus de la moitié des personnes interrogées. En revanche, près d’un quart d’entre elles présume que la GPA en fait partie, tout comme 40 % le pensent s’agissant de la congélation d’ovocytes. Autant de techniques qui ne rentrent pas dans le cadre de la PMA, en France à tout le moins.

Le profil des bénéficiaires de la PMA n’est pas davantage connu des Français. Près d’un tiers des personnes ayant répondu à l’étude pense ainsi que les dispositifs d’aide à la procréation sont ouverts aux femmes célibataires et aux couples d’homosexuelles. Ce qui pourtant n’est pas le cas, contrairement à l’Espagne. De la même façon, nombreux sont ceux qui pensent que seules les femmes de moins de 43 ans peuvent y avoir recours. Or cet âge correspond à la limite au-delà de laquelle les traitements ne sont plus pris en charge par l’Assurance maladie. À noter toutefois que la possibilité d’une PMA pour les couples dont l’un des deux conjoints a une maladie grave risquant d’être transmise à l’enfant est connue par près de 7 Français sur 10.

La tentation de l’étranger ?

L’étude réalisée pour la Clinique Eugin s’est également intéressée à l’opinion des Français vis-à-vis de la PMA à l’étranger. Environ huit Français sur dix voient « la plus grande souplesse de la législation » comme principal avantage de la PMA à l’étranger. Pour 32 % des personnes interrogées, « la liste d’attente trop longue pour bénéficier d’un don d’ovocytes ou de spermatozoïdes » figure également parmi les motivations pour se diriger vers l’étranger.

Un progrès pour 86 % des Français, la PMA apparaît également comme source de craintes éthiques et sociétales, 64 % considérant qu’elle « pourrait conduire à une sélection des embryons ». Pour près d’un français sur deux, cette technique peut être « difficile à assumer auprès de son entourage ou de la société » et 37 % la voient comme « un frein à la construction de l’identité de l’enfant issu de dons ». Et 33 % appréhendent toujours la PMA comme « une technique contre-nature »...

Hasard du calendrier, une étude publiée lundi s’intéresse, elle, à… la GPA. Et montre que 59 % des Français considèrent que les enfants nés de mère porteuse doivent avoir les mêmes droits que les autres enfants nés à l’étranger et de parents français. Réalisée par l’Ifop pour l’Association des familles homoparentales (ADFH), cette étude note que 69 % des personnes interrogées souhaitent que ces enfants soient mentionnés sur le livret de famille. Des résultats qui attestent, en creux, que pour une majorité des Français, les enfants doivent pouvoir jouir des mêmes droits, indépendamment de leur mode de conception. La Cour de cassation, pour sa part, doit se prononcer dans deux dossiers concernant la reconnaissance des états civils d’enfants nés à l’étranger de GPA vendredi.



Source : lequotidiendumedecin.fr