Cancérologie

Les fumées de soudage bientôt inscrites comme cancérogènes dans le Code du travail ?

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Publié le 19/04/2022

Une étape de plus vient d'être franchie pour reconnaître les risques professionnels de survenue de cancer bronchique et du larynx liés à l'exposition aux fumées de soudage. L'agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) recommande en effet d'« inclure les travaux exposant aux fumées de soudage et aux fumées métalliques de procédés connexes à l’arrêté fixant la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes au sens du Code du travail ».

Après que les fumées de soudage ont été classées en 2018 comme cancérogènes (groupe 1) pour l'Homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), d'autres travaux ont confirmé leur implication dans la survenue des cancers broncho-pulmonaires et du larynx. Les preuves sont aujourd'hui plus limitées pour les cancers de la cavité buccale et naso-sinusiens. En France, on estime que plus de 528 000 salariés sont potentiellement exposés aux fumées de soudage.

Une évaluation difficile

Les liens précis entre ces cancers et les fumées de soudage, sont cependant complexes à établir. La principale raison tient à la forte variation de composition et de la quantité de fumées émises (selon la composition des pièces à souder, des produits d’apport pour souder, les types de procédés mis en œuvre, la température de fusion du métal d’apport, etc.). Par ailleurs, dans son communiqué l'Anses ajoute que « des procédés connexes au soudage tels que le brasage fort, le gougeage, l’oxycoupage, la projection thermique et le rechargement, émettent également des fumées dont la composition est similaire à celles issues des procédés de soudage ».

Au final, puisqu'il est impossible d’imputer un risque de cancer à un type de procédé de soudage, l’Anses recommande d’inscrire l’ensemble des travaux exposant aux fumées de soudage ou aux fumées métalliques de procédés connexes à la liste des substances, mélanges ou procédés cancérogènes au sens du code du travail. Cette recommandation de l'agence « permet également d’inclure les professionnels dont la soudure n’est pas l’activité principale ainsi que les travailleurs exposés de façon passive, de par leur présence à proximité de personnes effectuant des opérations de soudage », explique Dominique Brunet, cheffe de l’unité de l’évaluation des valeurs de référence et des risques des substances chimiques à l’Anses.

Plus de prévention et de recherche

Pour prévenir les risques de cancer liés à l'exposition professionnelle des fumées de soudage et des fumées métalliques, l’Agence insiste sur « l’importance de la sensibilisation et de la protection des professionnels exposés de façon directe ou indirecte aux fumées cancérogènes ». Elle souligne aussi l'importance de conduire des études complémentaires pour mieux établir les liens entre ces émanations et les pathologies cancéreuses.

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr