On savait que les inégalités sociales se répercutaient sur l’état de santé. Une enquête menée par la DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques) vient de montrer que ces écarts sociaux influencent aussi la santé des enfants, très tôt dans la vie. Ce travail a porté sur des élèves en grande section de maternelle et révèlent que, dès l’âge de 6 ans, les clignotants peuvent virer au rouge selon le niveau social.
"La surchage pondérale et l’hygiène bucco-dentaire sont des bonnes illustrations des ces disparités selon les milieux social", relève l’enquête. En effet, 12% des enfants de grande section sont en surcharge pondérale, et 3,5% obèses en 2013. Seuls 7% des enfants de cadres souffrent d’obésité contre 16% des enfants d’ouviers et 14% des enfants d’employés. En terme de surpoids, les enfants d’ouvriers sont quatre fois plus touchés que les enfants de cadres (1,3% contre 5,8% et 4,8% pour les enfants d’employés). Ces écarts se retrouvent également par types d’établissements. Sans surprise, les écoles relevant de l’éducation prioritaire ont plus d’enfant en surpoids (16%) contre 12% dans les autres établissements publics hors éducation prioritaire et 8% dans les écoles privées.
L’hygiène bucco dentaire, révélatrice de ces inégalités
Les habitudes de vie étant façonnés par le milieu social et culturel des enfants, les comportements plus ou moins favorables à la santé, et les inégalités sociales trouvent leurs origines dans ce quotidien. Ainsi, la proportion d’enfants de cadres ayant au moins une dent cariée s’élève à 8% contre 30% pour ceux d’ouvriers. Les enfants d’ouvriers sont 24% à présenter des dents cariées non soignées, contre 4% des enfants de cadre, proportion qui n’a d’ailleurs pas évolué depuis 2005-2006. Et si 60% des enfants de cadre se brossent les dents plusieurs fois par jour, cette proportion tombe à 47% chez les enfants d’ouvriers.
Les habitudes de vie et les lunettes : autre signe de ces inégalités
Les habitudes de vie bénéfiques à la santé sont plus souvent déclarées pour les enfants issus des milieux socialement favorisés. Par exemple, les enfants issus de famille bon bon niveau social passent moins de temps devant la télé que ceux d’ouvriers (25% des enfants de cadres y consacrent plus d’une heure, contre 59% pour ceux d’ouvriers), et ce même les jours d’écoles. Les habitudes alimentaires, sont aussi dans une certaine mesure un révélateur de ces inégalités tout comme le nombre d’heures de sommeil : si 31% des enfants d’ouvriers consomment quotidiennement des boissons sucrées, ils ne sont que 8 % chez les cadres. De plus, si le sommeil est en moyenne de 10h 43 minutes pour des enfants en grande section de maternelle, les enfants les moins favorisés dorment en général 10 minutes de moins que les autres.
Les tests de vision ont aussi mis en avant des inégalités selon les classes sociales. Le pourcentage d’enfants portant des lunettes a augmenté depuis 2000 (12% en 2000 contre 18% en 2013), mais déjà en 2006 les enfants relevant des écoles prioritaires portaient moins souvent des lunettes que les autres. Ces différences ne ce sont pas améliorées car la moyenne des enfants non équipés de lunettes et présentant une myopie s’élève à 10,5% en moyenne, mais 14% lorsqu’il s’agit d’enfants dépendant des écoles relevant de l’éducation prioritaire.
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