Les médicaments contre les dysfonctionnements érectiles bénéfiques pour le cœur ?

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Publié le 11/03/2017
pilule de viagra

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Crédit photo : GARO/PHANIE

L’amour, c’est bon pour le cœur ! Les hommes qui se sont vus prescrire des médicaments contre les dysfonctionnements érectiles présentent un risque moindre de mourir ou d’être hospitalisé après avoir subi un premier arrêt cardiaque par rapport aux hommes qui ne consomment pas ce type de substances. C’est ce que suggère une étude présentée récemment lors du 66e congrès de l’American College of Cardiology (AHA).

Les recherches reposent sur des bases de données suédoises incluant les dossiers médicaux provenant de la totalité des hôpitaux du pays. Les scientifiques ont analysé les informations concernant près de 43 000 hommes âgés de moins de 81 ans qui ont été hospitalisés suite à une première attaque cardiaque entre 2007 et 2013. Les participants ont été suivis pendant 3,3 ans en moyenne après cet événement. Apparemment, 7 % des individus se sont vus prescrire un médicament pour un dysfonctionnement érectile, et parmi eux, 92 % ont été traités par des inhibiteurs de la phosphodiesterase-5 (PDE5) notamment du Viagra, du Levitras ou du Cialis et les 8 % restants ont été sous alprostadil.

Moins d’hospitalisations et une baisse de la mortalité

Les résultats sont troublants : les participants sous inhibiteurs de la PDE5 présenteraient un risque 33 % inférieur de mourir, toutes causes confondues, par rapport à ceux qui n’avaient pas bénéficié d’un traitement de ce genre. En parallèle, aucune baisse de mortalité n’a été remarquée avec l’alprostadil, ce qui peut s’expliquer par le fait que ce produit agit à travers un mécanisme différent. En revanche, l’alprostadil comme les inhibiteurs de la PDE5 diminuent de 40 % le risque de se faire réhospitaliser pour un nouvel arrêt cardiaque.

Pour le Dr Daniel Andersson, chercheur à l’Institut Karolinska de Stockholm qui a dirigé les travaux, ces résultats ont été une surprise car les dysfonctionnements érectiles sont associés à un surrisque de problèmes cardiaques chez les hommes en bonne santé. Cependant, des études antérieures avaient lié l’usage des inhibiteurs de PDE5 avec une baisse de la pression artérielle dans le ventricule gauche, ce qui pourrait fournir un début d’explication. De même, « nous pensons qu’une vie sexuelle active serait probablement un bon indicateur d’une bonne hygiène de vie, en particulier chez les participants les plus âgés qui avaient entre 70 et 80 ans », ou du moins y contribuerait suppose le Dr Andersson.

Les chercheurs sont à présent en train de démarrer une nouvelle étude de plus grande ampleur pour analyser plus de dossiers médicaux et inclure davantage de paramètres dont le statut marital.


Source : lequotidiendumedecin.fr