Levée de l’obligation vaccinale : les craintes des généralistes

Les médecins généralistes redoutent les conséquences d’une levée de l’obligation vaccinale. C’est ce qui ressort d’une enquête publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 26 juillet 2016 intitulée « opinions des médecins généralistes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sur le régime obligatoire ou recommandé des vaccins en population générale ».

Cette étude, effectuée en 2015, prend son importance dans le contexte du débat national lancé par Marisol Touraine en janvier 2016 sur la vaccination, et plus particulièrement, sur le maintien ou non du principe d’obligation vaccinale en population générale.

Un échantillon aléatoire de 440 généralistes de la région PACA a été interrogé au premier semestre 2015 sur leurs opinions quant aux vaccins obligatoires pour le public et aux difficultés éventuelles liées à leur coexistence avec des vaccins recommandés. Les résultats ont montré que la très grande majorité était favorable à l’obligation vaccinale et 24 % étaient même en faveur de l’élargissement de la liste des vaccins obligatoires. La plupart craignent qu’une levée de l’obligation concernant le DTP ait un impact négatif sur les couvertures vaccinales dans la petite enfance. Dans l’hypothèse d’une levée de l’obligation de ce vaccin, la grande majorité s’efforcerait de convaincre les parents de vacciner leurs enfants.

La coexistence de vaccins obligatoires et recommandés était non seulement source de difficultés pour près d’un tiers des praticiens, mais s’accompagnait en outre, pour 39 % des participants d’idées erronées quant à l’importance relative des vaccins. Près de 40 % des médecins de PACA estimaient ainsi que les vaccins recommandés sont moins prioritaires que les vaccins obligatoires. Ce qui corrobore l’idée que cette coexistence de régimes est source d’incompréhension tant pour la population générale que pour les professionnels de santé et souligne aussi un manque de formation des médecins dans le domaine de la vaccination.

Les auteurs soulignent l’importance pour les généralistes d’être partie prenante des discussions lors du débat national sur la vaccination pour qu’une réponse à leur crainte soit apportée.