Lyme : tancé par la HAS pour un courrier polémique sur les recos, le patron de l'Ordre de l'Ain se défend

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Publié le 12/11/2018
Tiques

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Crédit photo : LAB. SANTÉ ANIMALE-ANSES/PHANIE

Difficile d'évoquer la maladie de Lyme sans faire de vagues... Le Dr Robert Lacombe, patron de l'Ordre de l'Ain, l'a appris à ses dépens. En prévision d'éventuelles requêtes de patients pour accéder à des spécialistes de la maladie de Lyme, le Dr Lacombe, avait tenu à rappeler fin septembre le contenu des articles 40* et 70** du code de Santé publique aux médecins de son département.

Dans un courrier aux médecins de son département, ce généraliste indiquait également que la Haute autorité de santé (HAS) avait publié en juin dernier de nouvelles recommandations mais que, ni la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), ni l’Académie de médecine, ni le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) ne les avaient approuvées.

Cette lettre est revenue récemment aux oreilles de la Haute autorité de santé (HAS) qui a publié lundi une « mise au point ». La HAS y déplore « cette initiative », estimant que celle-ci « ajoute de la confusion dans l’esprit des praticiens qui prennent en charge ces patients, entraînant une perte de chance pour ces derniers ».

« Pas mon rôle de prendre position »

Contacté lundi par « Le Généraliste », le Dr Lacombe se dit « perturbé et dépassé » par la polémique et assure avoir seulement « essayé de mettre [ses] confrères dans les meilleures dispositions ». « Je n’ai fait que rappeler l’article 40* et 70** du code de la santé publique. Je n’ai pas pris position, ce n’est pas mon rôle, souligne-t-il. Mon rôle est d’informer. Dans ce courrier, je rappelle à deux reprises que l’Ordre n’a pas vocation d’expert médical. »

Dans cette lettre dont nous avons eu copie, l’Ordre de l’Ain dit vouloir « confraternellement, amicalement, mettre en garde les médecins qui seraient sollicités par des patients pour consulter des spécialistes de la maladie de Lyme », en soulignant « qu’il n’existe aucun diplôme universitaire ou interuniversitaire permettant à un médecin de se prévaloir médecin spécialiste de la maladie de Lyme ». Le texte précise enfin : « Nous souhaitons, par ce courrier, non pas vous inquiéter, mais vous inviter à garder raison. "Primum non nocere", diraient nos anciens ».

* Article 40 : Le médecin doit s'interdire, dans les investigations et interventions qu'il pratique comme dans les thérapeutiques qu'il prescrit, de faire courir au patient un risque injustifié.

** Article 70 :  Tout médecin est, en principe, habilité à pratiquer tous les actes de diagnostic, de prévention et de traitement. Mais il ne doit pas, sauf circonstances exceptionnelles, entreprendre ou poursuivre des soins, ni formuler des prescriptions dans des domaines qui dépassent ses connaissances, son expérience et les moyens dont il dispose.


Source : lequotidiendumedecin.fr