Mammo : les femmes faussement positives plus réticentes au dépistage par la suite

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Publié le 11/02/2017
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Les femmes ayant reçu un résultat faussement positif après un dépistage du cancer du sein ont tendance à retarder voire renoncer à se rendre à leur prochaine mammographie par rapport aux femmes qui ont reçu un résultat négatif. C’est ce que révèle une étude américaine de grande ampleur publiée dans Cancer Epidemiology, Biomarker and Prevention, une revue de l’association américaine pour la recherche contre le cancer.

En effet, les femmes qui ont eu une mammographie positive qui après biopsie s’est révélée sans cancer avéré subissent un stress physique et émotionnel. Des scientifiques se sont donc demandé si ces patientes continuent à participer au dépistage après une telle expérience. Ils ont donc analysé les données obtenues via un organisme de soins de santé à Chicago. Ils ont ainsi récolté des informations sur 741 150 mammographies appliquées à près de 300 000 femmes. Parmi elles, 12,3 % ont reçu un résultat faussement positif et les 87,7 % restantes ont reçu des résultats négatifs.

Retard et abandon les faux positifs ne sont pas sans conséquence

L’équipe a découvert que les femmes qui ont eu une mammographie négative avaient 34 % de chance supplémentaire de retourner à leur prochain dépistage programmé par rapport à celles qui ont eu un résultat faussement positif. De même, le retard pris entre les deux dépistages est beaucoup plus important chez les femmes qui ont reçu un résultat faussement positif : 13 mois en moyenne contre seulement 6 mois chez les autres. Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que le risque cumulatif à quatre ans d'avoir un cancer du sein à un stade avancé au moment du diagnostic était de 0,4 % pour celles qui ont eu une mammographie de dépistage faussement positif contre 0,3 % pour celles qui avaient un résultat négatif.

Ces travaux sont d’autant plus intéressants qu’ils interviennent en plein débat sur le sujet. En octobre de l’année dernière le CNGE a publié un communiqué de presse sur le fait que les informations sur les risques liés aux dépistages organisés sont incomplètes. D’après son communiqué, sur 1 000 femmes dépistées, « 100 d’entre elles auront une mammographie positive, suivie d’une biopsie sans cancer avéré par la suite (faux positif), source d’inquiétude, voire de désarroi, et de dépenses inutiles ». Ils avaient par la suite été suivis par des associations de médecins, qui à leur tour, réclamaient des informations « plus objectives » sur le sujet. 


Source : lequotidiendumedecin.fr