Suite au signalement de plusieurs nouveaux cas de complications infectieuses graves, parfois fatales, associées à la prise d’AINS pour douleur ou fièvre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) réitère ses appels à la prudence.
Alors que les AINS tels que l’ibuprofène et le kétoprofène sont parmi les traitements les plus utilisés en automédication comme antalgiques ou antipyrétiques, ces médicaments « peuvent masquer les symptômes comme la fièvre ou la douleur et donc conduire à un retard de diagnostic et de prise en charge du patient », met en garde l’ANSM.
Privilégier le paracétamol
Dans un contexte de douleur et/ou de fièvre, il est donc conseillé de privilégier l’utilisation du paracétamol, « notamment en cas d’infection courante comme une angine, une infection dentaire ou une toux », rappelle l’Agence du médicament.
Si un AINS est quand même utilisé, l’ANSM appelle à privilégier « la dose la plus faible possible, sur la durée la plus courte possible (3 jours si fièvre, 5 jours si douleurs) » ; à « arrêter le traitement dès la disparition des symptômes » et à « ne pas prendre deux AINS en même temps ».
Les AINS doivent par ailleurs être évités en cas de varicelle et tous « sont contre-indiqués à partir du début du 6e mois de grossesse et leur utilisation doit se faire avec précaution avant cette période », rappelle l’Agence du médicament.
En revanche, les patients traités au long cours par un anti-inflammatoire non stéroïdien, par exemple pour une pathologie rhumatismale, sont invités à ne pas arrêter leur traitement et à se rapprocher de leur médecin en cas de doutes.
Cette nouvelle mise en garde intervient dans un contexte de recrudescence des infections invasives à streptocoques A.
En 2019, l’agence du médicament avait déjà tiré la sonnette d’alarme suite à une enquête de pharmacovigilance s’étant penché sur 386 cas de complications infectieuses observés sous ibuprofène et ou kétoprofène. Il s'agissait d'infections sévères de la peau et des tissus mous, de sepsis, d'infections pleuro-pulmonaires, neurologiques ou ORL compliquées (cellulites, médiastinites,...), à l'origine d'hospitalisations, de séquelles voire de décès. Ces complications infectieuses (essentiellement à Streptocoque ou à Pneumocoque) avaient été observées après de très courtes durées de traitement (2 à 3 jours), y compris lorsque la prise d'AINS était associée à une antibiothérapie.
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