Automédication : selon une enquête de l'AFIPA, les médecins évoluent

Les Français aiment s'automédiquer ! Selon une étude réalisée par Ipsos pour l’Afipa (l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable), 80 % de nos concitoyens ont eu recours à l’automédication au cours des douze derniers mois. Et pour Étienne Mercier, d'Ipsos, celle-ci montre « des patients qui pratiquent massivement l’automédication et en sont satisfaits ».

D'après l'enquête plus de quatre généralistes sur dix (45 %) considèrent aussi que « leurs patients sont capables de se soigner grâce à des médicaments sans ordonnance (…) et sans l’intervention du médecin ».  Etienne Mercier veut y déceler le signe d'une attitude changeante du côté des médecins qui « voient des avantages au développement de l’automédication, fortement encadrée et où ils gardent un rôle ». A en croire ce sondage, ils estimeraient même à 16 % la part de leurs consultations qui « pourraient être traitées en automédication responsable », autrement dit sans passer par la case médecin.

Plus révélateur sans doute : l’automédication aurait l’avantage, pour 63 % des médecins, de leur « permettre de se recentrer sur les problèmes de santé plus lourds », pour 59 % de « désengorger leur cabinet » et pour 53 % de « réduire les dépenses de santé ». Autant de résultats qui font dire à Étienne Mercier, qu’entre médecins et patients, il y a « un alignement des planètes » favorable au développement de l’automédication. Même si l'enquête ne paraît pas les interroger sur d'éventuels inconvénients...

A destination des pouvoirs publics, Pascal Brossard, président de l’Afipa, avance enfin que le développement de l’automédication permettrait de réaliser de vraies économies : plus de 1,5 milliard d’euros dans l’hypothèse où l’automédication concernerait 201 molécules dans 66 indications. Une marge dégagée grâce à une diminution estimée par l’Afipa à 38 millions annuellement du nombre de consultations, et de remboursements de médicaments.

Mais comment faire ? Dans un manifeste qu’elle rendra public mercredi 16 mars, l'Association des producteurs de médicaments OTC présentera une série de préconisations pour encourager l’automédication. L'alignement du taux de TVA des produits d’automédication sur celui des médicaments de prescription en fait partie.

Etude "Les Français, les médecins généralistes et l'automédication responsable" de l'Ipsos réalisée pour l'Afipa par internet auprès de 1003 personnes âgées de 18 ans et plus, entre le 16 et 19 novembre, et de 301 médecins généralistes libéraux, entre le 9 et le 25 novembre.

Etude sur "l'impact économique de l'actualisation des délistages et des déremboursements en France" réalisée par Open Health pour l'Afipa, janvier 2016.