Brève

Cancer, une météo capricieuse

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Publié le 25/08/2016

Météo capricieuse

« Le Brésil est un pays d’avenir qui le restera longtemps », pronostiquait il y a plus d’un siècle Georges Clémenceau. La recherche en oncologie qui draine les espérances et les investissements des big pharma et des start-up devrait échapper au trait d’esprit perfide du grand homme. Les résultats prometteurs annoncés lors des grands congrès se multiplient. Quant à la médecine de précision, elle engrange les innovations de rupture. Résultat, les enchères flambent pour le rachat des biotechs. Pfizer n’a pas hésité à majorer de près de 50 % l’offre déposée par Sanofi pour s’emparer de Medivation. Mais ce tourbillon de bonnes nouvelles ne doit pas dissimuler les nuages qui trouent (un peu) l’atmosphère d’euphorie. L’orage menace sur la question du prix du médicament. L’été dans l’Hexagone a ainsi été meurtrier pour la liste en sus. De nombreux produits prescrits au quotidien sont radiés à partir du 1er septembre 2016 comme l’Avastin® dans le cancer du sein et du rein, l’Herceptine® pour les cancers du sein métastasés en monothérapie et en 3e ligne, le Caelix®, et le Velcade®. Ce qui devrait se traduire par une chute des prescriptions pour les produits concernés. Les établissements de soins publics et privés n’ont pas manqué d’alerter le ministère sur « les difficultés considérables qui vont peser sur les établissements ». La question n’est pas seulement franco-française. Au Royaume-Uni par exemple, les négociations avec les autorités de tutelle sont de plus en plus ardues. Les laboratoires sont contraints à de fortes concessions sur les prix avec pour effet collatéral de retarder la commercialisation des produits.

Enfin, le développement clinique génère aussi son lot de déceptions. Dans un essai de phase III, un immunomodulateur échoue dans les cancers du poumon non à petite cellule en monothérapie à respecter le critère principal.

Dans ce contexte, l’oncologie est certes la spécialité où il faut être. Si elle est présentée comme une assurance-vie pour les laboratoires, elle est loin d’être une assurance tout risque.


Source : lequotidiendumedecin.fr