En cas d'épidémie de dengue "exceptionnelle", le gouvernement pourrait avoir recours au vaccin développé par Sanofi mais pas encore autorisé en France, a indiqué mardi la ministre de la Santé, Marisol Touraine. "S'il arrivait qu'une épidémie importante se présente, une épidémie exceptionnelle, alors, comme les textes l'y autorisent, le gouvernement français serait amené à prendre des mesures exceptionnelles qui pourraient par exemple passer par l'utilisation de ce vaccin", a déclaré la ministre à l'Assemblée nationale, en réponse à une question du député de Martinique Bruno Nestor Azerot (DVG) sur ce sujet.
La dengue a progressé de manière importante depuis les années 1950, avec 50 millions de cas par an dans le monde, dont 500.000 de dengue hémorragique, mortelle dans plus de 20% des cas, selon l'OMS, qui estime à 2,5 milliards le nombre de personnes vivant dans des régions à risque. Des épidémies ont eu lieu ces dernières années en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe. Selon l'Institut Pasteur, en 2014, le moustique vecteur était implanté dans 18 départements français.
Sanofi développe un vaccin contre la dengue qui serait efficace à plus de 80%, selon les derniers essais cliniques analysés par la revue médicale américaine New England Journal of Medicine (NEJM). Le laboratoire a déjà présenté des dossiers d'autorisation dans plusieurs pays d'Asie et d'Amérique latine, et devrait avoir déposé d'ici la fin 2015 des demandes dans 27 pays, représentant environ la moitié de la population exposée au risque de dengue. "Aujourd'hui, Sanofi n'a pas demandé d'autorisation de mise sur le marché européen de ce vaccin. C'est la raison pour laquelle la procédure n'a pas été enclenchée", a précisé la ministre. "Il faut que cette demande soit formulée pour que les autorités européennes puis française puissent se prononcer".
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