Après l’acétate de cyprotérone (Androcur), l’acétate de chlormadinone (Lutéran et génériques) et l’acétate de nomégestrol (Lutényl et génériques) font à leur tour l’objet d’une alerte de l’ANSM, des cas de méningiomes associés à leur utilisation à des doses thérapeutiques ayant été rapportés.
« Ces signalements ne permettent pas de conclure, à ce stade, que les femmes qui utilisent ces médicaments présentent un risque de méningiome plus élevé que celui observé dans la population générale », tempère l’agence du médicament. C’est pourquoi une étude épidémiologique sera conduite dans les prochains mois par le Groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare afin de déterminer si l’utilisation de ces deux progestatifs est associée à un sur-risque de méningiome.
Dans l’attente des résultats, l’ANSM vient d’émettre, « à titre de précaution », de nouvelles recommandations à destination des professionnels de santé. Désormais :
- l’utilisation d’acétate de chlormadinone ou d’acétate de nomégestrol est contre-indiquée en cas d’existence ou d’antécédent de méningiome.
- Si un méningiome est diagnostiqué chez une patiente traitée par de l’acétate de chlormadinone ou de l’acétate de nomégestrol, le traitement devra être arrêté immédiatement et définitivement, et la conduite à tenir devra être discutée avec un neurochirurgien.
Pour mémoire, l’acétate de chlormadinone et l’acétate de nomégestrol sont des dérivés de la progestérone utilisés dans les indications suivantes :
En cas de prescription, l’ANSM appelle par ailleurs à informer les patientes de l’existence du risque de méningiome ; (ré)-évaluer la balance bénéfice/risque pour chaque patiente, en tenant compte du risque de méningiome ; vérifier auprès des patientes l’absence d’antécédent de méningiome ou de méningiome en évolution connu et prescrire dans le respect de l’AMM aux doses les plus faibles possible et sur une durée la plus courte possible.
Les RCP et la notice associés à ces médicaments ont par ailleurs été modifiés afin d’y faire figurer ce risque.
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