« La biotine peut interférer avec certains dosages des hormones thyroïdiennes », met en garde l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans un courrier adressé aux prescripteurs le 13 mars.
Également appelée vitamine B8 ou H, la biotine peut se retrouver dans certains médicaments indiqués dans l’alopécie ou dans des compléments alimentaires utilisés pour les cheveux, les ongles, la peau, etc.
Sa prise peut notamment perturber les dosages de T4 avec des résultats faussement bas ou au contraire artificiellement élevés.
Or « compte tenu de l’usage de plus en plus répandu de compléments alimentaires contenant de fortes doses de biotine et la prévalence de l’hypothyroïdie nécessitant des bilans thyroïdiens périodiques pour ajuster les valeurs de thyroxine (T4), le risque d’une mauvaise prise en charge de ces patients basée sur des résultats erronés est élevé, s’inquiète l’ANSM. Les patients sous lévothyroxine après une thyroïdectomie ou les patients hyperthyroïdiens traités à l’iode radioactif ou par des médicaments antithyroïdiens encourent le même risque ».
S’enquérir d’une prise de biotine avant tout dosage thyroïdien
Dans ce contexte, le courrier invite les médecins à « demander systématiquement au patient s’il prend de la biotine avant de prescrire un dosage de la fonction thyroïdienne » et le cas échéant à en « informer le laboratoire d’analyse car des tests alternatifs (autres que ceux basés sur l’interaction biotine/streptavidine ndlr) peuvent être utilisés ».
La connaissance par les prescripteurs et les laboratoires d’analyse de la prise de biotine « est particulièrement importante dans les situations nécessitant une posologie très précise de lévothyroxine », insiste l’Agence du médicament, comme les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées et les patients suivis pour un cancer de la thyroïde résiduel ou récidivant.
De leur côté, les patients « doivent aussi être informés que la biotine peut être présente dans certains compléments alimentaires » et savoir pourquoi il est nécessaire en cas d’usage, d’en faire part à leur médecin et/ou au personnel de laboratoire.
Enfin, « si les résultats des tests de la fonction thyroïdienne ne sont pas cohérents avec le tableau clinique et/ou d’autres examens, la possibilité d’une interférence de la biotine doit être envisagée ».
Convaincre les soignants en burn-out qu’ils ont besoin d’aide, le défi du Dr Duret
Troubles psychiques sévères : de l’urgence d’harmoniser les pratiques
Le blinatumomab améliore la survie dans la LAL-B, le cancer pédiatrique le plus fréquent
Un vaccin VHB avec un nouvel adjuvant induit une meilleure séroprotection chez les personnes VIH +