L'ANSM tranche sur le surrisque de cancer du pancréas avec les incrétinomimétiques

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Publié le 15/12/2016
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Crédit photo : DAVID MACK/SPL/PHANIE

Dans le contexte d'une évalutaion européenne en cours, une étude épidémiologique de grande ampleur a été dirigée par l’ANSM à partir des données de l’Assurance maladie (SNIIRAM) n’a pas démontré de risque accru de développer un cancer du pancréas associé aux incrétinomimétiques.

Ces médicaments, employés en cas de diabète de type 2, sont divisés en 2 groupes distincts : les analogues du Glucagon-like peptide 1 (GLP-1) et les inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase-4 b (DPP-4) appelés aussi gliptines. Or, ces deux familles sont suspectées d’engendrer un risque pancréatique suite aux signalements de plusieurs cas de pancréatites aiguës et de cancers du pancréas. Ainsi ces substances font l’objet d’un suivi national renforcé depuis 2008.

Afin d’évaluer précisément cette potentielle association, l’ANSM a mené une étude qui incluait plus de 1,3 million de patients diabétiques de type 2 âgés entre 40 et 80 ans affiliés au Régime Général de l’Assurance Maladie. Pendant les 3,7 ans où ils ont été suivis en moyenne, 41,1 % ont reçu des gliptines et 7,2 % des analogues du GLP-1. En parallèle, 3 113 cancers du pancréas ont été diagnostiqués.

Le cancer serait la cause et non la conséquence

Si l’exposition aux analogues GLP-1 ne semble nullement liée au cancer du pancréas, le risque de développer cette pathologie est 30 % plus élevé chez les personnes traitées via les gliptines. De même, pour les autres antidiabétiques oraux tel que la metformine ou les sulfamides, le risque augmenterait de 20 % à 40 %. Apparemment, cette association entre les gliptines et le cancer est particulièrement marquée au début de la prise de médicament et décroît avec la durée d’exposition ainsi qu’avec la dose de traitement cumulée.

Cependant, l’hypothèse la plus plausible pour expliquer ce phénomène reste que le cancer du pancréas serait déjà en train de se développer avant le traitement. La tumeur ne serait pas encore diagnostiquée et engendrerait un déséquilibre du diabète d’où l’intensification du traitement par les gliptines. Cette théorie concorde avec d’autres études épidémiologiques sur le sujet. D’ailleurs, l’apparition ou l’aggravation d’un diabète de type 2 peut parfois être le premier symptôme d’un cancer du pancréas avant même la survenue de symptômes évocateurs.

Toutefois, même si ces travaux sont les plus vastes entrepris sur cette problématique, un suivi plus long demeure nécessaire pour estimer le risque à plus long terme.


Source : lequotidiendumedecin.fr