Les nouveaux emplois sont créés dans des usines existantes

Par
Publié le 07/09/2017
Article réservé aux abonnés
Les investissements se concentrent dans la modernisation de l’outil productif ou l’intégration des nouvelles normes. Les créations de nouveaux sites industriels sont peu nombreuses. Décryptage.

Avec 43 666 emplois dans les métiers de la production sur 271 sites industriels sur tout le territoire français, les usines d’aujourd’hui constituent le principal gisement d’emploi pour demain. Les collectivités se lancent pourtant dans la course aux investisseurs pour inciter à la création de nouveaux sites. Or selon le rapport KPMG/Leem, l’émergence ex nihilo de nouvelles usines représente seulement 3 % des nouveaux investissements. Dans la réalité, les investissements sont plutôt défensifs. Ils concernent actuellement à 87 % les installations techniques et leurs utilités. L’objectif est d’abord de moderniser la production afin de renforcer la compétitivité.

Equipements obsolètes, 85 % des investissements

Dans les deux années à venir, selon le panel des 54 réponses recueillies, le remplacement d’équipements obsolètes représentera 85 % des investissements. Vient en seconde position l’automatisation de l’augmentation de la productivité. Le durcissement des contraintes réglementaires est l’autre volet des investissements consentis par les laboratoires. On peut citer dans ce cadre l’adaptation à la réglementation qualité. Les investissements industriels étrangers témoignent de cette politique qui privilégie l’extension à la création de sites. En témoigne l’exemple de l’américain Lilly qui a engagé des investissements sur son site de Fegersheim. A lui seul, ce centre concentre 8 % des emplois dans les biotechnologies dans l’Hexagone. C’est là qu’est produit Abasaglar®, le seul biosimilaire enregistré avec un site de production français. Le plan d’investissement 2014-2017 s’inscrit dans plus de quarante-cinq ans de développement continu. Autre exemple, Novo Nordisk a investi dans l’expansion de son site de Chartres. Ce qui participe au renforcement du plus grand site industriel d’Eure-et-Loir. Près de 400 recrutements ont été réalisés entre 2013 et 2015. Un nouvel investissement de plus de 100 millions d’euros est envisagé. Il devrait s’accompagner du recrutement de 250 personnes. Les Français s’inscrivent dans cette même stratégie. Sur son site historique de Dreux, Ipsen, a consenti un investissement de 20 millions d’euros afin de pérenniser la production de médicaments en médecine générale en France. Bref, la création d’emplois est davantage assurée par une politique d’attractivité déclinée sur le long terme que sur des « coups » sans lendemain.


Source : Décision Santé: 308