Les rhumatologues déplorent la rupture de stock de corticoïdes

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Publié le 08/02/2017
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Suite aux rupture de stock et difficultées d’approvisionnement en corticoïdes pour infiltrations (Hydrocortancyl®, Diprostène® et Altim®), le Syndicat National des Médecins Rhumatologues (SNMR) s'alarme du risque de ne plus pouvoir soulager les douleurs et décide de mettre les autorités de santé devant leurs responsabilités.

En moyenne, un Français sur deux souffre de douleurs articulaires. Pour les soulager, les rhumatologues ont recours à des corticoïdes utilisés en infiltration. Or, une rupture de stock de l’Altim®, le médicament le plus utilisé, cause de réelles complications.

Cette pénurie survient suite à l'arrêt de fabrication de ce produit du laboratoire Sanofi. Or il s'agit du plus utilisé en France pour infiltrer articulations, muscles ou tendons. Selon les informations du SNMR, la fabrication de ce produit, interrompu en raison de problèmes industriels, ne reprendra probablement son cours que dans 1 ou 2 ans dans le meilleur des cas. 

Cette situation est dommageable pour les patients comme pour les professionnels de santé comme l’affirme le Dr Eric Senbel, rhumatologue à Marseille et président du SNMR : « Ces produits très peu coûteux sont souvent irremplaçables, avec un excellent profil d’efficacité et de sécurité. Actuellement nous sommes réduits à l’utilisation d’alternatives thérapeutiques moins efficaces, parfois plus risquées, toujours plus coûteuses ».

Face à ce qu’il qualifie de « crise sanitaire », le SNMR tient à être reçu par le Ministère de la Santé et la HAS afin de trouver des solutions. Parmi les alternatives possibles, il est envisagé d’augmenter la fabrication de produits non soumis à l’interruption de fabrication, ou le rapatriement des stocks provenant de pays voisins qui ne rencontrent pas les mêmes problèmes. Une autre solution possible serait de requalifier l’AMM de certains médicaments comme l’hydrocortancyl suspension ou la Dexaméthasone® injectable, qui pour le moment en France, contrairement aux pays anglo-saxons, ne peuvent pas être employés pour des injections intrarachidiennes. Dans un même temps, un travail d’expert a été mis en place à l’initiative du laboratoire Sanofi pour étudier les alternatives à leur produit.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr