Maladies inflammatoires chroniques : des biothérapies peuvent être initiées par des spécialistes en ville

Publié le 17/04/2024

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) annonce que désormais certaines biothérapies administrées par voie sous-cutanée dans le traitement de maladies inflammatoires chroniques en rhumatologie, gastroentérologie, dermatologie, pneumologie, allergologie, oto-rhino-laryngologie et ophtalmologie, peuvent être primoprescrites en ville par les médecins spécialistes concernés.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Après avoir supprimé en 2019 l’obligation d’une réévaluation annuelle pour certaines biothérapies auprès d’un spécialiste hospitalier et ainsi ouvert la possibilité d’un renouvellement en ville par des médecins spécialistes, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) annonce ce 17 avril permettre la primoprescription en ville. Seules peuvent être initiées en ville « les biothérapies pour lesquelles le traitement est administré par voie sous-cutanée », indique l’agence.

Cette décision prise après consultation des conseils nationaux professionnels, des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et des associations de patients est « fondée sur l’expérience acquise dans leur utilisation et prend en compte leur profil de sécurité », explique l’ANSM dans un communiqué.

Avant toute initiation d’une biothérapie, l’agence rappelle qu’il est « impératif » de vérifier : d'une part, « sa place dans la stratégie thérapeutique » ; d'autre part, « son profil de sécurité », en particulier infectieux avec la mise à jour des vaccinations, notamment des vaccins vivants, ainsi que le risque allergique. Le cas échéant, il peut être nécessaire de réaliser un bilan préthérapeutique.

Des ressources pour guider la prescription

Avant de prescrire, l’agence liste des sources auxquelles le praticien peut se référer : résumé des caractéristiques du produit (RCP) ; mesures additionnelles de réduction des risques (MARR) (carte patient à remettre au patient par exemple) ; avis de la Haute Autorité de santé ; ou encore recommandations des sociétés savantes (dont bilans préthérapeutiques).

De plus, pour les patients présentant des pathologies complexes et/ou imbriquées (par exemple asthme et psoriasis), « une concertation interprofessionnelle, si possible dans le cadre d'une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), est recommandée afin de pouvoir décider de la biothérapie la plus adaptée », est-il indiqué.

À compter du 17 avril, les biothérapies concernées par cette modification et qui pourront être initiées en ville sont les suivantes :

Pour les immunosuppresseurs :

- anti-TNFs : adalimumab, certolizumab pegol, étanercept, golimumab, infliximab (seul Remsima qui peut être initié par voie sous-cutanée est concerné) ;

- anti-IL-1 : anakinra, canakinumab ;

- anti-IL-6 : tocilizumab, sarilumab ;

- anti-IL-17 : bimékizumab, brodalumab, ixékizumab, sécukinumab ;

- anti-IL-23 : guselkumab, mirikizumab, risankizumab, tildrakizumab ;

- anti-IL-12 et IL-23 : ustékinumab ;

- anti-lymphocytes T : abatacept.

Autres :

- anti-IL-5 : benralizumab, mépolizumab, reslizumab ;

- anti-IL-13 : lébrikizumab, tralokinumab ;

- anti-IL- 4 et IL-13 : dupilumab ;

- anti-IgE : omalizumab ;

- anti-lymphopoïétine stromale thymique (anti-TSLP) : tézépélumab.


Source : lequotidiendumedecin.fr