Courrier des lecteurs

Que fait le Gemme pour l’innovation thérapeutique ?

Publié le 08/05/2014

C’est avec un certain amusement, que j’ai pris en compte des invectives du Gemme qui souhaite obliger les prescripteurs à modifier leur comportement vis-à-vis du générique.

Il est vrai que la France est un des pays européen qui boude le plus les génériques. Il est vrai que les génériques permettent de réaliser des économies (pas forcément aussi mirobolantes que nous le pensons).

Cependant, dans cette histoire, nous oublions un des éléments qui fait la force de notre profession : l’innovation thérapeutique.

Grâce aux progrès réalisés au début du XXe siècle, nous avons pu traiter la tuberculose, la syphilis, combattre avec un succès non négligeable la maladie de Hodgkin… Or, toutes ces découvertes n’ont pu se réaliser sans le concours de la recherche. Et, qui dit recherche dit budget dédié à cette quête.

Bien entendu, les laboratoires pharmaceutiques n’ont pas lésiné sur les astuces permettant de récupérer les sommes investies lors du développement des molécules novatrices (car la recherche est très onéreuse).

Actuellement, la crise économique aidant, nous sommes contraints de modifier notre position vis-à-vis des firmes pharmaceutiques au profit des génériqueurs. Les conséquences se feront rapidement sentir, et les scientifiques nous promettent de gros soucis concernant l’antibiothérapie, le traitement des maladies des PVD….

À côté de cela, le GEMME veut contraindre les praticiens à prescrire leurs produits moins onéreux ! Tout cela semble aller dans le bons sens, mais quels sont les investissements que ces laboratoires réalisent pour la recherche. Aucun ! Pourquoi dans de telles conditions le gouvernement ne peut pas les contraindre à se réunir pour se doter d’une unité de recherche digne de ce nom ? Sans cela, je pense qu’il faut également donner la possibilité aux grandes forces de vente (sous contrôle bien entendu) de se lancer dans ce marché… car le générique n’est-il pas le discount du médicament ?

Dr Pierre Frances, Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales)

Source : lequotidiendumedecin.fr