La doxycycline pourrait à l’avenir être prescrit à faible dose comme traitement contre la maladie de Parkinson, d’après une étude parue dans Scientific Reports. Selon les chercheurs brésiliens qui ont réalisé les travaux, le médicament réduit la toxicité de l’alpha-synucléine, la protéine qui sous certaines conditions forme des agrégats anormaux dans le système nerveux central provoquant des dommages cellulaires en particulier sur les neurones dopaminergiques.
Une découverte due au hasard
Cette découverte est pourtant due à une erreur. En effet, l’équipe voulait induire des symptômes similaires à la pathologie humaine chez la souris en administrant une neurotoxine qui cause la mort des neurones dopaminergiques. À leur grande surprise « seulement deux des souris sur les 40 ont développé des symptômes parkinsoniens alors que les autres restaient en bonne santé », explique le Dr Elaine Del-Bel de l’université de Sao Paulo et auteur des travaux. Ils ont par la suite réalisé que les rongeurs avaient été nourris par erreur avec de la nourriture contenant de la doxycycline. « Nous avons donc décidé de tester l’hypothèse comme quoi l’antibiotique pourrait protéger les neurones », poursuit la scientifique. Les spécialistes ont donc répété l’expérience avec un autre groupe d’animaux à qui l’on a donné le produit par injection péritonéale et là encore, les souris sont demeurées asymptomatiques.
La doxycycline remodèle l’alpha-synucléine
Les chercheurs ont donc voulu comprendre le mécanisme expliquant l’effet neuroprotecteur de l’antibiotique. Pour cela, ils ont effectué une nouvelle étude où ils ont collaboré avec l’université de Tucuman en Argentine et avec l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière à Paris. Ils se sont penchés notamment sur l’alpha-synucléine qui endommage les membranes des neurones en s’accumulant sous forme fibrillaire. Utilisant trois différentes techniques (spectroscopie infrarouge, rayons X et résonance magnétique nucléaire), l’équipe a pu observer deux situations bien distinctes. Dans un milieu dépourvu de doxycycline, la protéine s’agrège et devient néfaste pour l’organisme. Or, en présence de la substance, elle s’agglomère aussi mais pas de la même manière, ce qui ne provoque pas de dommages sur la membrane cellulaire.
« Nous avons des données importantes avec des souris et de grand espoir que ces effets neuroprotecteurs seront aussi observés chez les patients humains », argue le Dr Del-Bel. « Ce traitement pourrait stopper la progression de Parkinson et nous mettons en place un essai clinique qui devrait débuter rapidement ».
Guyane : circulation silencieuse du poliovirus, la couverture vaccinale insuffisante
La néphroprotection intrinsèque aux analogues de GLP-1 clarifiée
Choléra dans le monde : moins de cas, plus de décès et pénurie de vaccins, une situation « profondément préoccupante » pour l’OMS
Traitement de la dépendance aux opioïdes : une meilleure observance pour la méthadone